Le Temps

Le paddle, le surf à la rame

- Par Emmanuel Grandjean

C’est sûr que vous ne verrez jamais sur le Léman ces rouleaux de 35 mètres qui font triper les surfeurs de Nazaré. Depuis quelques années, l’alternativ­e à la glisse de l’extrême en eau douce, c’est le paddle. Alors oui, bien sûr, pour les sensations fortes, vous pourrez toujours repasser. Reste que ramer debout sur une grosse planche, paumé au milieu du lac avec sa pagaie, apporte son lot de communicat­ion cool avec la nature.

Comme souvent avec ce genre de loisir aquatique, ses origines sont à chercher du côté de la monarchie hawaïenne. Au XVIe siècle, les rois de l’île avaient ainsi pour habitude de flâner à travers leurs lagons juchés sur des troncs d’arbre. Dans les années 1940, le champion de natation et père du surf moderne Duke Kahanamoku popularise l’idée. Mais face au spectacle du surf qui danse avec les vagues, le paddle rame pour attirer des adhérents.

Il lui faudra attendre le boom récent du sport tranquille et cette recherche de paix intérieure qu’a soudain l’humain face aux éléments pour que la planche pépère se lance à l’eau. Avec un succès grandissan­t, à voir les cohortes de ses adeptes, toujours plus nombreux à fendre les flots chaque été.

L’objet existe en deux modèles, soit rigide, soit gonflable, version plus pratique au niveau de l’encombreme­nt vu qu’un paddle en dur peut quand même mesurer jusqu’à 6,5 mètres. Autant dire une piste de porte-avion qui permet toutes les audaces. Comme s’adonner à la pêche et même au yoga, histoire de mettre à l’épreuve sa zénitude en équilibre instable.n

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