Credit Suisse a licencié deux cadres basés à Londres pour agression sexuelle
Deux cadres basés à Londres étaient impliqués dans des faits datant de 2010. La banque revoit ses procédures d’enquête. UBS, elle, a modifié ses dispositifs de plainte en juillet dernier
Credit Suisse a mis fin au contrat de deux employés masculins basés à Londres, après avoir découvert de nouveaux éléments concernant une agression sexuelle datant de 2010. La banque a clos une nouvelle enquête sur ces faits la semaine passée, selon le Financial Times. S'appuyant sur une source anonyme, le quotidien financier révèle que les faits se sont déroulés dans un bar proche des bureaux londoniens de Credit Suisse, où un groupe d'employés s'était rendu. Un cadre avait embrassé et touché «de manière inappropriée» une collègue plus jeune.
La plainte déposée par la victime n'avait débouché sur rien, faute de preuves suffisantes. Inspirée par le mouvement #MeToo, la banquière a par la suite envoyé deux lettres au grand patron de Credit Suisse, Tidjane Thiam, en janvier dernier. Ce dernier, qui a eu connaissance des missives grâce au Financial Times, a ordonné l'ouverture d'une nouvelle enquête en mars. Elle a montré que le cadre impliqué et un autre manager de la banque avaient dissimulé des informations importantes lors des investigations initiales.
A la suite de cette affaire, la banque a modifié ses pratiques en matière de lutte contre le harcèlement. Son ombudsman pour l'éthique et les comportements dirigera dorénavant les enquêtes à caractère sexuel, et fera remonter les plaintes les plus graves au comité exécutif. Les pratiques de la banque en matière de formation font par ailleurs l'objet d'une analyse.
Manque de soutien
Fin juillet, l'agence Bloomberg rapportait qu'UBS avait décidé de modifier ses procédures pour traiter les plaintes, notamment pour harcèlement. Cette initiative faisait suite à une dénonciation par une jeune stagiaire de la filiale londonienne d'UBS, qui affirmait avoir été agressée par un collègue plus âgé, en septembre 2017. La victime présumée, qui a quitté la banque sans recevoir d'indemnités, avait dénoncé le manque de soutien et de considération de sa hiérarchie, dans une lettre adressée au président de la banque d'investissement d'UBS, Andrea Orcel. Elle avait notamment dû côtoyer pendant un mois, avant l'ouverture d'une enquête officielle, son agresseur qui a démissionné sans faire l'objet de sanctions.
Dans un sondage mené en novembre par le Financial Times auprès de ses lecteurs et lectrices, près de 200 personnes avaient dit avoir fait l'objet de comportement déplacé à connotation sexuelle dans leur entreprise. La plupart de ces témoins étaient actifs dans la finance.
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