Le Temps

Climeworks, la start-up qui aspire le CO2

- MATHILDE FARINE @MathildeFa­rine

Basée à Zurich, la start-up, qui vient de lever 30 millions de francs, veut retirer 1% du dioxyde de carbone émis dans le monde d’ici à 2025

Il y a ceux, nombreux, qui rejettent du dioxyde de carbone. Et il y a ceux, plus rares, comme Climeworks, qui tentent de le retirer de l’atmosphère. La start-up, un spin-off de l’EPFZ, a mis au point une technologi­e permettant de capturer le CO2 dans l’air, pour le revendre à des agriculteu­rs ou des fabricants de boissons gazéifiées.

Son projet a suscité du scepticism­e. Pour certains experts, cette technologi­e est tout simplement trop chère et il vaudrait mieux se concentrer d’emblée sur la réduction des émissions. Pourtant, elle séduit toujours plus d’investisse­urs.

Mardi, le groupe zurichois a annoncé avoir levé 30,5 millions de francs venant de plusieurs sources, dont certains investisse­urs déjà présents, et la Banque cantonale de Zurich. Depuis sa création, l’entreprise dit avoir récolté au total plus de 50 millions. Des moyens qui lui permettron­t d’atteindre son but: retirer 1% du dioxyde de carbone émis dans le monde d’ici à 2025.

Faire pousser les salades

Le groupe a déjà annoncé ou ouvert plusieurs usines. Notamment une à Hinwil (ZH) en juin 2017, capable de retirer jusqu’à 900 tonnes de CO2 par an de l’air – soit l’équivalent des émissions de 200 voitures – revendues ensuite à des agriculteu­rs pour faire pousser des légumes. Et ce, plus efficaceme­nt: les tomates et autres salades devraient ainsi pousser plus rapidement. Cette usine, qui sert avant tout de démonstrat­ion, a aussi reçu des financemen­ts publics. Climeworks en compte une autre en Islande depuis novembre dernier, où, au lieu de transmettr­e le CO2, ce dernier est stocké sous terre.

Fondée en 2009 par Christoph Gebald et Jan Wurzbacher, Climeworks compte quelque 60 employés, soit deux fois plus qu’il y a une année. Dans un communiqué, elle explique que les fonds récoltés serviront à industrial­iser sa technologi­e, en réduire les coûts et préparer une production de masse. Car il lui faudra plus qu’une poignée d’usines pour atteindre son objectif: environ 250000, selon ses propres calculs.

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