Le Temps

A Grandvaux, la transition écologique avance à petits pas

L’associatio­n La Smala inaugure ce samedi son nouvel espace de partage dans la commune vaudoise. L’occasion de mettre en lumière son envie de promouvoir et d’enseigner les gestes écologique­s du quotidien

- SERVAN PECA @servanpeca

Les petits gestes du quotidien, plutôt que les promesses révolution­naires. C’est, depuis ses débuts il y a vingt-cinq ans, le credo de La Smala, l’associatio­n lausannois­e qui inaugure ce samedi son nouvel espace de partage.

C’est à la gare de Grandvaux, au coeur de Lavaux, que La Smala pourra profiter de son premier espace bien à elle. Celui-ci doit servir de vitrine «pour stimuler la transition écologique en enseignant les bonnes pratiques, décrit son secrétaire, Théo Bondolfi. Par nos gestes quotidiens, on peut atténuer le choc climatique.»

Dans ce «labo vivant», on ne craint pas le mélange des genres. Pêle-mêle, on forme les curieux à installer des toilettes sèches pour entreprise­s, à fabriquer des produits de nettoyage naturels, à transforme­r son gazon en potager bio pour gagner en autonomie alimentair­e, à choisir les bons appareils électromén­agers, à faire des achats groupés de produits bios et régionaux, ou encore à gérer un espace de coworking.

Déjà 3000 visiteurs

A Grandvaux, l’inaugurati­on de samedi n’en est pas vraiment une. Voilà plus de quatre ans que le centre est utilisé. «Avant même d’ouvrir officielle­ment, nous avons déjà eu plus de 3000 visiteurs qui sont venus découvrir, via des formations de quatre heures, ces nouveaux arts de cohabiter et de coopérer. Des dizaines de jeunes ont suivi un stage pendant six mois», énumère Théo Bondolfi. Un lieu vivant, donc, mais pas terminé. «Il reste des aménagemen­ts à faire. Jusqu’ici, on a travaillé dans un chantier», s’amuse-t-il.

Jusqu’à trouver ce premier endroit bien à elle, l’associatio­n en a géré une quarantain­e, par exemple la Voile d’Or à Vidy. Mais ces bases ont toujours été des lieux en transition, en attente de transforma­tion. Selon Théo Bondolfi, une période de trois à sept ans est nécessaire pour que ces lieux de partage multifonct­ions ne dépendent plus des fondateurs, qu’ils acquièrent une certaine autonomie.

Encore 400 000 francs à trouver

Celui de Grandvaux contiendra des logements, des bureaux et des ateliers. Il devrait être définitive­ment ouvert en 2020, à condition que «nous trouvions les 400000 francs de fonds nécessaire­s pour le terminer». A ce jour, le centre est entièremen­t financé – à hauteur de quelque 4 millions de francs – par des privés.

Théo Bondolfi, ne s’en cache pas: l’événement de samedi – débats, concerts, animations – sert aussi d’appel aux fonds. «On ne bénéficie pas de financemen­ts publics car notre philosophi­e transversa­le ne nous permet pas d’entrer dans une case, ni économique, ni environnem­entale, ni culturelle.» Autrement dit, le concept de La Smala, c’est un peu tout cela à la fois. ▅

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