Le Temps

Facebook rend accessible son service de vidéos Watch partout dans le monde

- ALEXANDRE PIQUARD (LE MONDE)

Le géant du web généralise son service, dont il vante l’«interactiv­ité» et qui permet de regarder et commenter à plusieurs des vidéos de meilleure qualité

Facebook rend accessible son service de vidéos Watch partout dans le monde. Désormais, cet onglet ne sera plus réservé aux seuls Etats-Unis, comme c’était le cas depuis son lancement il y a un an, a annoncé mercredi 29 août Fidji Simo, la responsabl­e de la vidéo pour le réseau social. On peut y trouver de l’info, du divertisse­ment ou du sport, avec des vidéos publiées par la chaîne CNN ou encore par Jada Pinkett Smith, la femme de l’acteur Will Smith, ainsi que certains matchs de base-ball.

Facebook poursuit ainsi son offensive dans la vidéo. Face à ses concurrent­s, comme YouTube, Netflix, Amazon ou encore Instagram (qui appartient à Facebook), sa stratégie est hybride: avec Watch, l’entreprise cherche à créer un espace proposant des vidéos de meilleure qualité que celles publiées par tout un chacun dans le newsfeed, le fil sur lequel chaque utilisateu­r consulte les contenus de ses amis et des pages qu’il suit.

Une «plateforme ouverte»

Mais, pour autant, Facebook ne se lance pas à corps perdu dans la course au financemen­t de «contenus originaux», séries ou films, comme Netflix, Amazon, HBO ou Disney. Contrairem­ent à ces services payants ou à la section Discover de Snapchat, Watch se veut une «plateforme ouverte» où les «créateurs» – célébrités, éditeurs indépendan­ts ou médias traditionn­els – pourront publier des vidéos. Sans toutefois proposer le foisonneme­nt de contenus, souvent amateurs, présents sur YouTube (filiale de Google).

L’originalit­é de Watch est son «interactiv­ité», met en avant Fidji Simo, citant la possibilit­é de regarder et commenter des vidéos à plusieurs ou de répondre à un quiz comme dans l’émission Confetti.

Souci de notoriété

Il est difficile d’évaluer l’audience réelle de ce service depuis son lancement, car Facebook ne publie que certaines statistiqu­es maison. Aux Etats-Unis, 50 millions d’utilisateu­rs regarderai­ent au moins une minute de contenus de Watch par mois, avance Facebook. Mais, selon une étude publiée le 21 août par l’institut The Diffusion Group, 50% des utilisateu­rs américains de Facebook interrogés (sur 1632 personnes) n’avaient jamais entendu parler de Watch, 24% en avaient entendu parler sans l’utiliser.

Pour faire émerger Watch, Facebook compte sur l’évolution de son modèle économique: jusqu’ici, le réseau social a financé directemen­t des contenus vidéo – avec, selon le Wall Street Journal, un budget de 1 milliard de dollars en 2018, un montant que Facebook refuse de confirmer ou infirmer. Ces investisse­ments vont se poursuivre hors des Etats-Unis, précise Fidji Simo. Mais les éditeurs se rappellent que Facebook les avait au départ payés pour produire des vidéos en direct pour Facebook Live, avant d’arrêter une fois le service bien établi.

Partage des recettes

Désormais, Facebook donne la possibilit­é aux créateurs de plusieurs pays d’insérer des coupures de publicité dans leurs vidéos sur Watch. Ils garderont 55% des recettes, Facebook 45%. Ce schéma vise à tenter d’intéresser certains médias ou des créateurs présents sur le rival YouTube.

Les éditeurs se rappellent que Facebook les avait aussi payés pour produire des vidéos en direct pour Facebook Live, avant d’arrêter une fois le service bien établi

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(DR) Le réseau social cherche à créer un espace proposant des vidéos de meilleure qualité que celles publiées par tout un chacun dans le «newsfeed», le fil sur lequel chaque utilisateu­r consulte les contenus de ses amis.
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