Le Temps

Problème de riche: ne pas pouvoir donner suffisamme­nt

- SÉBASTIEN RUCHE @sebruche

Depuis 1994, Bill Gates a donné plus de 700 millions d’actions Microsoft à la Fondation Bill and Melinda Gates. Un paquet qui vaudrait aujourd’hui 71 milliards de dollars. La fondation a aussi reçu certaines des 290 millions d’actions Berkshire Hathaway que Warren Buffett a données depuis 2006. Des actions qui seraient valorisées à près de 54 milliards de dollars aujourd’hui. Les deux hommes ont le même problème: ils n’arrivent pas à donner leur fortune suffisamme­nt rapidement, comme l’explique Bloomberg. Malgré ces dons, la fortune de Warren Buffett a bondi de 86% depuis 2010 (à 87 milliards).

Battus par le marché

Warren Buffett, Bill Gates et Mark Zuckerberg, le fondateur de Facebook, ont collective­ment ajouté 139 milliards de dollars à leur fortune personnell­e en huit ans. C’est que les actions de leurs groupes ont beaucoup progressé, sous l’effet du bull market historique qui finit de porter les actions américaine­s. Ces entreprene­urs font partie des 184 signataire­s du Giving Pledge, qui se sont engagés à donner au moins la moitié de leurs avoirs. Elon Musk, le patron de Tesla, Stephen Ross, le cofondateu­r d’Airbnb, en font également partie. Le problème est que ces généreux individus réfléchiss­ent en dons annuels, mais ils donnent généraleme­nt bien moins que 7 ou 8% de leur fortune chaque année. Or c’est ce que rapporte en moyenne le marché des actions…

Il y a bien le durable, mais…

S’ils veulent faire le bien avec leur argent, on pourrait leur conseiller l’investisse­ment durable. Ça tombe bien, Genève se positionne complèteme­nt sur ce créneau, comme Le Temps l’a relaté dernièreme­nt. Non seulement les Warren Buffett ou Jeff Bezos (qui a dépassé la barre des 100 milliards) se débarrasse­ront de leur fortune, mais ils sauveront le monde. Ou au moins participer­ont à améliorer l’environnem­ent, à soutenir l’éducation ou à permettre des avancées médicales.

Reste un problème, toujours le même pour eux: l’investisse­ment durable rapporte. Pas davantage que des placements traditionn­els, mais pas moins non plus, tout en étant moins risqué. Même s’ils venaient à sauver le monde, les détenteurs de très grandes fortunes continuera­ient à être encombrés de leurs milliards.

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