Le prix du brut monte, le coût des voyages d’affaires s’envole
Les tarifs des vols devraient augmenter de 4,8% en Europe de l’Ouest, selon un rapport. Les frais auxiliaires et les petites lettres en bas de contrat sont devenus la poule aux oeufs d’or des compagnies d’aviation
En juillet 2017, le baril de brut valait 45 dollars et on pouvait s’offrir un aller-retour à Londres pour la même somme. Douze mois plus tard, le baril dépassait les 70 dollars, mais le prix des billets n’avait pas bougé. La situation devrait changer l’année prochaine avec une hausse de 2,6% au niveau mondial, prévoit le rapport Energy, Resources & Marine Travel Forecast, publié mercredi, qui s’intéresse aux entreprises actives dans ces trois secteurs.
Ni les craintes d’une guerre commerciale ni la perspective d’un Royaume-Uni plus isolationniste après le Brexit ne devraient freiner la tendance. «Bien que ces facteurs créent des incertitudes, nous prévoyons une hausse des tarifs des vols et des hôtels dans pratiquement tout le secteur en 2019», a indiqué le responsable de l’étude, Raphaël Pasdeloup, cité par un communiqué.
Les projections globales masquent pourtant des disparités régionales. C’est en Europe de l’Ouest où le renchérissement devrait se faire le plus sentir (+4,8%), alors que la tendance devrait être négative (–2%) au Moyen-Orient en raison de la concurrence entre compagnies aériennes, selon la même étude.
Une inflexibilité qui coûte cher
Ses auteurs mettent en garde contre les frais additionnels ajoutés par les compagnies d’aviation. Notamment des conditions de modification beaucoup plus strictes qui poussent les entreprises à passer à la caisse à chaque imprévu, alors que la flexibilité est de mise dans la plupart des secteurs de l’énergie et des transports maritimes.
Les compagnies aériennes deviennent de plus en plus «créatives» en matière de services additionnels, que ce soit des taxes pour l’utilisation des porte-bagages ou l’assistance transport au sol, exemplifie l’étude. Conséquence: les recettes issues de cette catégorie sont passées de 32,5 milliards de dollars en 2011 à 82,2 milliards en 2017. «Ces coûts additionnels et services permettent aux entreprises de générer le gros de leur profit sur un marché où les marges diminuent sur le prix des billets.»
■