La plupart des banques n’y touchent pas. Falcon Private Bank et la Banque Frick sont de rares exceptions
La plupart des banques n’y touchent pas encore. Falcon Private Bank et la Banque Frick sont de rares exceptions
Pour les banques, les bitcoins et autres cryptomonnaies sont chose ambiguë. Bien sûr, la technologie blockchain qui les sous-tend est extrêmement prometteuse pour les banques et les bourses. De premiers grands projets ont déjà été mis en oeuvre ou sont en phase de lancement. Mais nombre de banques ne veulent rien savoir des cryptomonnaies. Pour beaucoup d’entre elles, la situation juridique est trop incertaine, les questions liées à l’AML et au KyC sont jugées trop risquées. Même des services simplissimes comme la mise à disposition de portefeuilles numériques à l’aide desquels les banques pourraient ouvrir à leurs clients l’univers des cryptomonnaies sont peu proposés.
Cryptoéquipe stable
Côté investissement, on trouve quand même de premiers fournisseurs de certificats sous la forme des émetteurs Vontobel et Leonteq. Les banques et les clients sont ici sécurisés: les trackers et les produits à effet de levier simples se fondent certes sur le prix du bitcoin, mais la véritable valeur de base est faite des futures négociés en bitcoins aux bourses à Chicago. De l’avis des experts, un tracker sur le SMI n’est pas plus légal. Chez Swissquote, cinq cryptomonnaies peuvent être négociées. Le négoce est suffisamment lucratif pour être mentionné dans le rapport de clôture semestriel comme un des facteurs ayant permis une augmentation significative par rapport à l’exercice précédent.
Un des précurseurs est Falcon Brivate Bank. En dépit de quelques turbulences et du départ de cadres, elle tient à cette activité lucrative. Les départs ont été compensés, les successeurs sont prêts, communique la banque. «Nous discernons toujours une demande pour l’accès et la gestion d’actifs numériques, commente le porte-parole de Falcon, Gianmarco Timpanaro. Et quand bien même nous constatons de manière générale une attention accrue de la part de la communauté bancaire à l’endroit des cryptoactifs, le nombre de banques qui proposent à cet égard des solutions professionnelles est très restreint.»
Et à la différence de l’étage directionnel, il n’y a pas eu de mutations au sein de l’équipe cryptoactifs. «L’équipe est toujours dirigée par Michael Helbling. Nous sommes par ailleurs en plein processus de recrutement pour le poste de Head Crypto Product Management qui vient d’être créé au sein de la banque. L’établissement reste en quête de talents dotés d’une expertise particulière dans le domaine des actifs numériques. Et nous prévoyons d’étoffer plus encore l’offre de gestion de fortune par des nouvelles solutions», conclut Gianmarco Timpanaro.
Concurrence au Liechtenstein
La Banque Frick, au Liechtenstein, a un profil analogue. Elle est active dans les cryptoservices depuis deux ans, comme l’a expliqué il y a peu un représentant de la banque lors d’une manifestation consacrée aux énergies. En moyenne, cinq demandes de possibles clients arrivent chaque mois. En général, ils voudraient ouvrir un compte bancaire d’entreprise. La banque ne dit rien du nombre de ces clients, les spécialistes pensent qu’on est dans l’ordre de quelques centaines. La demande de services de private banking en cryptoactifs devrait continuer de grimper: la nouvelle loi a déjà incité des sociétés actives dans les blockchains, comme les bourses Bitfinex, Lykke et Bitcoin Suisse, à ouvrir une filiale dans le pays. Selon les experts, ce ne serait qu’une question de temps jusqu’à ce que de jeunes cryptoentrepreneurs se joignent à elles.
Selon la banque, parmi les clients actuels, on trouve également des intermédiaires tels que des gestionnaires de fortune indépendants. Sur mandat de ces derniers, la banque ouvre pour leurs clients des produits simples du type «crypto-asset-wallet». Sur mandat du client final du gérant de fortune, la banque peut alors acheter des cryptomonnaies, bitcoins ou ethers. Le gérant de fortune n’est jamais en contact direct avec les cryptoactifs. Pour le client final, les cryptoactifs sont ensuite comptabilisés dans les rapports à l’instar de tout autre actif, du genre matières premières ou métaux nobles.
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