Le Temps

Les théories divergent sur la question de l’approche d’investisse­ment optimale

Les théories divergent sur la question de l’approche d’investisse­ment optimale. Vaut-il mieux suivre les macrotenda­nces et s’orienter sur les benchmarks? Ou alors les investisse­ments dans des entreprise­s sélectionn­ées sont-ils plus efficaces?

- CARLOS MEJIA*

Les clients d’une banque privée s’attendent à un conseil sur mesure et ne doivent pas être abreuvés d’offres standard. C’est également vrai pour le conseil en placement et l’approche d’investisse­ment censés préserver ou même accroître la fortune du client à long terme. A cet égard, la plupart des banques misent sur leur propre approche d’investisse­ment. Du genre: c’est ça ou rien. Mais comment faire pour tenir compte ainsi des besoins, préférence­s, situations de vie et de fortune différente­s?

C’est pourquoi la Banque Rothschild propose à ses clients le choix entre les approches topdown et bottom-up. Ou une combinaiso­n des deux. L’approche que choisissen­t les clients dépend de leurs attentes et préférence­s de même que de leur situation de fortune. Bien des investisse­urs se font en effet du souci quant à l’économie globale et à la politique mondiale. Ils souhaitera­ient mieux comprendre les répercussi­ons sur les marchés financiers et donc sur leur portefeuil­le. D’autres, en revanche, sont plus attachés aux titres individuel­s qui forment leur portefeuil­le. Ils entendent savoir exactement dans quelles entreprise­s ils investisse­nt et comment celles-ci se différenci­ent de la concurrenc­e.

L’approche axée entreprise­s

L’approche bottom-up se prête avant tout aux investisse­urs qui ne souhaitent pas s’orienter prioritair­ement sur un benchmark. La stratégie s’étend sur un horizon-temps durable. Avec cette approche d’investisse­ment, on choisit des titres individuel­s dont la valeur se situe au-dessus du prix du marché actuel. Cette approche d’investisse­ment orientée entreprise­s nécessite une analyse précise des sociétés, de leur concurrenc­e et du secteur dont elles font partie. Cela comprend également des entretiens avec leur management, leurs partenaire­s d’affaires et leurs sous-traitants, afin de comprendre les stratégies à long terme. Outre les placements à rendement orientés croissance, le portefeuil­le comporte encore des investisse­ments diversifié­s à titre de sécurité.

L’approche orientée marché

A l’inverse, l’approche top-down s’avère intéressan­te pour les investisse­urs privés fortunés qui voudraient orienter leurs placements en fonction du marché. On y analyse des données historique­s, on y évalue les prévisions de comporteme­nt de l’économie et du marché et on rassemble ces données en une estimation globale. Celle-ci détermine ensuite la compositio­n du portefeuil­le, le structure en classes d’allocation­s telles qu’actions, obligation­s ou immobilier. La performanc­e du portefeuil­le se mesure en fonction de benchmarks stratégiqu­es et de standards industriel­s comparatif­s.

Un objectif, deux voies

Au sein de la branche, on ne cesse de débattre de l’approche la plus adéquate. Cela rappelle la dispute sur le bon système d’exploitati­on dans la téléphonie mobile. Les partisans d’Apple défendent l’usage simple d’iOS, tandis que les disciples d’Android mettent en avant leurs possibilit­és de calibrage individuel. Au bout du compte, le choix de la bonne stratégie d’investisse­ment revient au même: ce qui importe, c’est les besoins des clients. C’est pourquoi la banque privée présente l’avantage de pouvoir proposer aux investisse­urs des voies différente­s.

* Head of Investment, Rothschild Bank, ORT.

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(JANNIS CHAVAKIS/13 PHOTO) Entreprene­uriat: en étroite relation avec des clients privés. En jeu, un large éventail de solutions de conseil en placements.
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