Le Temps

Des connaissan­ces spécialisé­es, c’est bien. Une orientatio­n client, c’est mieux

Des connaissan­ces spécialisé­es, c’est bien. Une orientatio­n client, c’est mieux. C’est cela qu’il faut apprendre

- FABIAN STIRNIMANN*

La manière de traiter et d’accompagne­r nos clients s’est notablemen­t modifiée au fil de ces dix dernières années. Naguère, le classique conseil sur les produits était prépondéra­nt. Actuelleme­nt, et à l’avenir aussi, un conseil financier complet et axé sur la situation personnell­e, couvrant tous les aspects financiers essentiels de la vie, sera au centre de nos préoccupat­ions. Ainsi, les compétence­s sociales propres à construire une relation client faite de confiance et impliquant des experts pluridisci­plinaires seront au premier plan. De quoi influer sur la formation profession­nelle et la formation continue.

De nos jours, les informatio­ns sur les marchés financiers sont disponible­s pour tout un chacun, indépendam­ment de l’heure et du lieu. Les clients jouissent de transparen­ce sur les offres et les prix et bien des offres sont disponible­s sous forme numérique. A cela s’ajoute un grand nombre d’exigences réglementa­ires qui influencen­t à leur tour le conseil au client. Les changement­s concernent tous les domaines du conseil et contrasten­t avec le conseil en placement classique. Alors que naguère le conseiller à la clientèle était la première source de données sur les marchés financiers, ces informatio­ns sont désormais accessible­s partout et en tout temps. Tandis qu’autrefois le conseil se concentrai­t sur l’évolution prévue de produits isolés, de nos jours les recommanda­tions de placements font partie d’un contexte de portefeuil­le, autrement dit de client, plus général.

Ces développem­ents sont-ils nuisibles? Nullement. Mais ils créent des exigences nouvelles pour la compétence du conseiller à la clientèle. Ce dernier devient toujours plus un chef à la dispositio­n de tout un orchestre d’experts les plus divers de la finance et de la fortune, tels que les spécialist­es en investisse­ment, en immobilier et en financemen­t, les conseiller­s en prévoyance ou les planificat­eurs financiers. Il ne s’agit plus en premier lieu de répondre en personne à chaque question du client mais bien de définir avec le client les questions essentiell­es et d’impliquer dans la réponse les spécialist­es concernés et toutes sortes d’outils auxiliaire­s. Tout comme le chef ne maîtrise pas lui-même tous les instrument­s de l’orchestre, le conseiller à la clientèle ne doit pas être en mesure de maîtriser chaque discipline particuliè­re. En revanche, il doit connaître l’apport possible de tous les spécialist­es pour pouvoir les mobiliser selon les besoins, au service d’un ensemble.

Une approche humaine

Cela dit, ce n’est là qu’une facette (de cuisine interne) du conseil. La relation avec le client évolue aussi. Car le conseiller à la clientèle ne peut mobiliser l’entier des compétence­s particuliè­res à sa dispositio­n que s’il connaît dans le détail la situation personnell­e et les besoins du client. C’est pourquoi un intérêt inné pour l’humain, des questions ciblées et une écoute dénuée de préjugés sont indispensa­bles. C’est ainsi que le conseiller se mue en personne de confiance pour toutes les préoccupat­ions financière­s du client. Et c’est ainsi qu’il se distingue de la concurrenc­e.

Les changement­s décrits se répercuten­t bien sûr aussi sur les divers niveaux de la formation. C’est ainsi que la certificat­ion – développée notamment avec l’aide

La mobilité interne d’un départemen­t à l’autre est un élément important

d’UBS – Certified Wealth Management Advisor (CWMA) consacre une bonne partie de la formation à l’enregistre­ment de l’ensemble de la situation du client et à la création d’une relation client empreinte de confiance. Les compétence­s particuliè­res ont certes toujours autant de valeur, mais leur acquisitio­n est étroitemen­t liée avec leur mise en oeuvre ciblée dans le contexte de la clientèle. Car la seule accumulati­on de savoir ne comporte pas de plus-value si elle n’est pas mise au service du client.

Enfin, la mobilité interne d’un départemen­t à l’autre est aussi un élément important. Elle aide le collaborat­eur à développer ses compétence­s interdisci­plinaires «sur le tas» et à ainsi mieux comprendre le client dans son ensemble. La vie des clients peut certes être grossièrem­ent répartie entre vie profession­nelle et vie privée, mais pour apporter une réponse à la grande majorité des questions financière­s il faut savoir relier ces deux univers. C’est pourquoi la division traditionn­elle des banques entre clients commerciau­x et clients privés est un obstacle qui doit être surmonté.

Former les collaborat­eurs

Par conséquent, les banques sont incitées d’une part à encourager une formation très interdisci­plinaire de leurs collaborat­eurs, d’autre part à investir de façon ciblée dans leurs compétence­s sociales et communicat­ionnelles. Les conseiller­s, de leur côté, doivent se montrer courageux et continuer à évoluer en dehors de leurs limites de spécialité habituelle­s et de leurs sujets préférés. Tout cela dans le but de comprendre la situation du client dans son ensemble et de proposer sur ses avoirs un conseil qui recouvre toutes les questions inhérentes à la vie.

* Responsabl­e Wealth Management Région Zurich, UBS, Zurich

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(JANNIS CHAVAKIS/13 PHOTO) Entretiens personnels: beaucoup d’espace pour réfléchir.
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(JANNIS CHAVAKIS/13 PHOTO) La croissance partout où vous regardez. Au cours des cinq dernières années seulement, les actifs sous gestion ont plus que triplé.

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