Les critères climatiques et sociaux gagnent du terrain dans la finance, selon HSBC
L’intégration de critères environnementaux, sociaux et de gouvernance (ESG) continue à convaincre les investisseurs et les sociétés levant des capitaux. Ces derniers sont notamment attirés par la rentabilité financière de ces placements, selon une étude de la banque HSBC publiée jeudi
«61% des investisseurs et 48% des émetteurs [entreprises, ndlr] dans le monde intègrent dans leur stratégie de développement» les critères environnementaux, sociaux et de gouvernance (ESG), «même si de grandes disparités existent d’une région à l’autre», détaille l’étude, réalisée pour la banque britannique HSBC par East & Partners auprès de 1731 sociétés et investisseurs institutionnels.
«L’Europe, que ce soit pour les émetteurs ou les investisseurs, se situe à la première place», le pourcentage atteignant 87% pour les entreprises européennes contre 21% pour celles des Etats-Unis et 13% à Hongkong, qui occupe le bas du tableau, relève l’enquête menée sur une période de cinq semaines, qui s’est terminée le 29 juin 2018. «Concernant les investisseurs, l’écart est particulièrement sensible entre l’Europe, à 85%, et l’Asie, à 40%», ajoute l’étude.
«La rentabilité financière et les incitations fiscales constituent les deux premiers motifs d’intégration de critères ESG dans les processus de décision», détaille l’étude. Pas moins de 66,3% des 863 groupes interrogés mettent la fiscalité en tête et 73,8% des 868 investisseurs la rentabilité financière.
Pression des investisseurs
Il y a «un changement intéressant, car ce qui incite aujourd’hui les émetteurs à améliorer leur communication est désormais prioritairement la pression des investisseurs et non plus la réglementation. Ils sont 83% à le déclarer. Le second facteur cité est la réglementation, suivi du risque» pour leur réputation, a noté Daniel Klier, directeur de la stratégie du groupe HSBC et responsable de la finance durable, cité dans le communiqué de la banque.
«La priorité donnée à la rentabilité financière reflète la progression de l’engagement réel des investisseurs et l’action des marchés qui encouragent les changements de comportement. En d’autres termes, la tendance générale est à la prise en compte des critères ESG dans les stratégies de développement des entreprises et d’investissement des investisseurs», estime-t-il.
Parmi les investisseurs qui considèrent qu’il existe encore des obstacles, 58% citent notamment la non-harmonisation de la définition des critères ESG, «obstacle numéro un pour les émetteurs du monde», complète l’étude. ▅