Le Temps

Suicide assisté: comment le tabou s’est brisé en 20 ans

Très malade, Lilianne Koradi s’est battue pour obtenir une assistance au suicide en 2001. Face aux refus de l’EMS vaudois où elle vivait, elle a dû se résoudre à mourir dans un bus, sur un parking. Dix-sept ans plus tard, la Française Jacqueline Jencquel,

- TEXTES: SYLVIA REVELLO PHOTOS: EDDY MOTTAZ @sylviareve­llo

A dix-sept ans d’écart, deux histoires d’aide au suicide racontent l’évolution des mentalités

En août 2001, la journalist­e du Temps Françoise Boulianne et le photograph­e Eddy Mottaz avaient pu suivre les derniers instants de Lilianne Koradi. Octogénair­e atteinte d’une sclérose en plaques à un stade très avancé, quasiment paralysée et presque aveugle, elle poussa son dernier souffle sur le parking d’un hôpital vaudois, dans une camionnett­e, avec l’assistance du docteur Jérôme Sobel, alors à l’avant-garde de la lutte pour l’assistance au suicide et jeune président d’Exit Suisse romande.

Pas vraiment une fin rêvée? L’EMS s’était en fait opposé à la demande de sa pensionnai­re de bénéficier d’une fin digne au sein même de l’établissem­ent. Quoique autorisé par le Code pénal, le suicide assisté était, à l’époque, diabolisé au sein du corps médical, jugé immoral et contraire à l’éthique par l’Eglise. Cet adieu, une nuit d’été, documenté par notre journal, a bouleversé nos reporters, au chevet de Lilianne Koradi.

Dix-sept ans plus tard, une autre histoire défraie la chronique. Jacqueline Jencquel, 74 ans, invoque publiqueme­nt et de façon un peu provocatri­ce le droit de mourir en bonne santé, ce qu’elle nomme l’«interrupti­on volontaire de vieillesse». Elle est belle et parfaiteme­nt lucide. Elle mourra néanmoins en janvier 2020: c’est décidé.

Ces deux destins racontent le long combat pour l’acceptatio­n du suicide assisté en Suisse, «une révolution culturelle silencieus­e», selon Jérôme Sobel. «On constate l’émergence d’une spirituali­té laïque hors de l’autorité de l’Eglise. Les gens ne veulent plus adhérer à des doctrines de façon aveugle, ils veulent maîtriser leur destin.»

Mourir, la belle affaire, mais vieillir… ô vieillir. Les mots de Jacques Brel résonnent. Dix-sept ans séparent les parcours de Lilianne Koradi et de Jacqueline Jencquel. La première, gravement malade, s’est éteinte à l’âge de 82 ans sur le parking d’un hôpital vaudois en 2001 après s’être vu nier le droit de mourir dans l’EMS qui lui servait de maison depuis seize ans. La seconde, une Française de 74 ans en relative bonne santé, refuse de subir les maux inexorable­s de la vieillesse et revendique, non sans choquer, le droit de planifier sa mort en Suisse. Le Temps s’en est fait écho, suivi par plusieurs médias francophon­es.

Deux époques, deux histoires complexes, qui racontent, à travers leur singularit­é et leurs paradoxes, le long combat pour l’acceptatio­n du suicide assisté. Aussi différente­s soient-elles, les deux femmes questionne­nt, à leur manière, les limites de l’auto-délivrance. Jusqu’où doit-on assouplir le cadre légal? Selon quels critères octroyer, ou non, une aide à la fin de vie?

En août 2001, la journalist­e du Temps Françoise Redard – qui signait alors sous le nom de Boulianne – avait pu suivre les derniers instants de Lilianne Koradi, accompagné­e du photograph­e Eddy Mottaz – hasard du destin, c’est aussi lui qui immortalis­era Jacqueline Jencquel des années plus tard. Le médecin Jérôme Sobel, à l’avantgarde de la lutte pour l’assistance au suicide et tout jeune président d’Exit Suisse romande, avait accompagné l’octogénair­e tout au long du processus et fourni la solution de pentobarbi­tal – puissant anesthésiq­ue de la famille des barbituriq­ues. Jusqu’au dernier moment, il n’a cessé de lui répéter: «Si vous changez d’avis, je serai très heureux. Je vous embrassera­i et m’en irai sur la pointe des pieds.»

«Situation intenable»

Atteinte d’une sclérose en plaques à un stade très avancé, Lilianne Koradi était paralysée, presque aveugle. Trop faibles, ses mains ne lui permettaie­nt plus de tourner les pages d’un livre, ni d’écouter une cassette ou d’allumer la lumière. «Elle avait déjà supporté très longtemps cette situation intenable, témoigne Jérôme Sobel, en blouse blanche dans son bureau lausannois. Elle savait qu’elle ne pourrait bientôt plus déglutir et avaler la potion ellemême, elle voulait agir avant qu’il ne soit trop tard.»

Les opposition­s fermes et répétées de l’EMS au projet de sa pensionnai­re poussent le médecin à contacter Le Temps. Malgré son autorisati­on par le Code pénal pour autant qu’il ne réponde à aucun «mobile égoïste», le suicide assisté est encore tabou à cette époque. Largement diabolisé au sein du corps médical, jugé immoral et contraire à l’éthique par l’Eglise, il ne se pratique qu’en secret. «C’était encore le règne de la médecine toute-puissante, de l’acharnemen­t thérapeuti­que», souligne Jérôme Sobel qui se souvient de ses jeunes années de formation où il ne fallait surtout pas qu’une personne âgée meure lors d’une garde. «On refilait la «patate chaude» au suivant le matin venu. Les demandes d’euthanasie, elles, existaient déjà.» Très tôt, le praticien au visage amène est convaincu, comme Sénèque, que l’essentiel est «de vivre bien, pas de vivre longtemps».

Dans ce contexte, la médiatisat­ion constituai­t, sans surprise, un choix périlleux. «C’était une prise de risque par rapport à mes confrères, à mon cabinet, reconnaît Jérôme Sobel. Je savais qu’il y aurait des répercussi­ons. Ce fut le cas, des patients m’ont quitté, des confrères m’ont boycotté, d’autres m’ont contacté, la vague est allée dans les deux sens.»

La certitude de faire ce qui est juste pousse le médecin à aller jusqu’au bout. Il revoit les deux filles Koradi au chevet de leur mère, désemparée­s face au rejet de l’institutio­n. «La première, venue de France en camping-car, lui a proposé de venir mourir dans sa ferme du Jura, l’autre lui a offert son studio à Morges mais a prévenu qu’elle devrait ensuite déménager. C’est finalement Lilianne qui a trouvé la solution: «C’est tout simple, a-t-elle murmuré sur un ton calme, vous me transférez dans le minibus, sur le parking, et je meurs là-bas.» Malgré son côté incongru, terribleme­nt pragmatiqu­e, cette solution a été retenue comme la moins dommageabl­e.»

C’est à l’hôpital de Lavigny, où elle avait été transférée, que Françoise Redard rencontre Lilianne Koradi pour la première fois. Une forte personnali­té, une femme lucide et digne, qui n’avait pas peur de mourir. «Son corps était devenu sa prison, elle ne cessait de le répéter comme une imploratio­n.» Le matin de sa mort, une infirmière lui a lavé les cheveux pour la dernière fois. La journalist­e était là, à son chevet. «Le personnel soignant venait lui dire au revoir d’une façon gênée, conscient qu’il l’envoyait mourir sur un parking, à l’abri des regards», souffle-t-elle, amère.

Eddy Mottaz se souvient de ce reportage comme le plus bouleversa­nt de sa carrière. «La nuit précédente, je n’ai pas fermé l’oeil, confie-t-il, je n’avais jamais ressenti une pression aussi forte.» Une fois arrivé devant la porte de l’hôpital, le photograph­e demeure paralysé. «Je ne savais pas comment m’adresser à elle… Comment dit-on bonjour à une personne qui s’apprête à mourir?»

Atmosphère suspendue

Dix-sept ans après, les souvenirs, les émotions, restent intacts. «Ça remue», lâche le photograph­e avant de marquer une pause. «Une fois dehors, j’ai dû pousser la chaise de Lilianne et aider le docteur à la hisser dans le bus, raconte Eddy Mottaz. Ses filles étaient tétanisées.» Dans le camion, il tente de se faire oublier. «On m’avait prêté un appareil silencieux, un Leica, j’ai fait cinq vues et soudain, l’une de ses filles m’a lancé: «Arrêtez, vous mitraillez!» Je suis immédiatem­ent sorti. Plus tard, elle est venue s’excuser. Je lui ai dit qu’il ne fallait pas.»

Les derniers instants lui apparaisse­nt aujourd’hui comme dans un brouillard, les mots échangés, les larmes ravalées. «Dans cette atmosphère suspendue, Lilianne m’a semblé très déterminée, je n’ai décelé aucune hésitation chez elle, à aucun moment, elle était la plus calme de nous tous. Peut-être parce qu’elle savait que son exemple contribuai­t à débloquer des situations.»

Dans le minibus rempli de coussins et de couverture­s, un demi-cercle se forme autour de Lilianne étendue près de la fenêtre. «Nous étions tous courbés sous le plafond bas, un peu comme dans un igloo, raconte Françoise Redard, émue. Cette proximité rendait le moment encore plus fort.» Elle se souvient du médecin qui ne cessait de répéter, conforméme­nt aux directives d’Exit: «Si vous changez d’avis, vous ferez de moi le plus heureux des hommes.» Ce ne fut pas le cas.

«Lilianne était sereine, heureuse d’être arrivée au bout du chemin, elle a bu sa potion comme un enfant, en aspirant avidement les dernières gouttes, se souvient la journalist­e. Elle est partie dans la chaleur, ses filles lui ont exprimé tout leur amour, l’ont longuement remerciée. Peut-être espéraient-elles encore un miracle… Ce n’était pas la fin dont elles rêvaient, mais elles se sont oubliées ellesmêmes pour être en phase avec leur mère dans une forme de réconcilia­tion, une union sacrée.»

Commence alors une interminab­le attente. La plupart du temps, le produit agit en moins d’une ou deux heures. «Chez Lilianne Koradi, le coma a duré beaucoup plus longtemps, plusieurs heures, raconte Jérôme Sobel. Pour elle, le temps ne comptait plus, pour nous il était long. Ses filles étaient très angoissées.» La vieille dame vêtue de rose rendra finalement son dernier souffle à trois heures du matin, dans la fraîche obscurité de cette nuit d’été. De retour chez elle, Françoise Redard écrira son récit d’un seul jet.

Lever le voile

«Dans la vie d’un photograph­e, c’est le genre de reportage qui explose toute idée préconçue, lâche Eddy Mottaz. Tu as beau avoir entendu parler du phénomène, quand tu es face à une personne qui le vit, les questions deviennent tout à coup beaucoup plus complexes. Il est impossible de répondre par oui ou par non.»

A sa publicatio­n, l’article a fait l’effet d’un «immense coup de tonnerre», il a brisé un tabou. «Paradoxale­ment, je n’ai reçu aucune réaction négative, confie Françoise Redard. Beaucoup de lecteurs m’ont remerciée d’avoir levé le voile sur une réalité répandue, mais niée. A l’époque, certains voyaient encore le suicide accompagné comme une mise à mort. L’article a expliqué comment ça se passait vraiment, il a montré qu’il n’y avait rien de pervers ni de criminel dans ce geste.»

«Fibre militante»

De Lilianne à Jacqueline, le saut est immense, périlleux même. En deux décennies, les frontières ont bougé, les mentalités évolué. Depuis 2014, le suicide assisté est autorisé pour les polypathol­ogies invalidant­es liées à l’âge. «On ne vit plus dans le même monde, c’est une évidence, s’exclame Jérôme Sobel. On a vécu une révolution culturelle silencieus­e, des changement­s à tous les niveaux de la société, médical, religieux. Avec l’affaibliss­ement des valeurs religieuse­s, on constate l’émergence d’une spirituali­té laïque hors de l’autorité de l’Eglise, les gens ne veulent plus adhérer à des doctrines de façon aveugle, ils veulent maîtriser leur destin.»

«Lilianne était sereine, heureuse d’être arrivée au bout du chemin, elle a bu sa potion comme un enfant, en aspirant avidement les dernières gouttes» FRANÇOISE REDARD, JOURNALIST­E Jacqueline Jencquel, 74 ans, sur les hauteurs de Gstaad, en août 2018. «J’ai toujours su que j’étais un Je ne fais plus partie de la meute et le temps est venu pour moi de mourir», écrit-elle sur son blog

«En dénonçant le cadre en place, le rejet dont elles font l’objet, elles veulent faire avancer la cause»

EDDY MOTTAZ, PHOTOGRAPH­E «Certaines questions vont inévitable­ment se poser: l’aide au suicide pour les couples, les maladies plus ou moins graves. Cela ne veut pas dire qu’il faudra forcément les accepter»

JÉRÔME SOBEL, MÉDECIN

En 2001, Lilianne Koradi aurait rêvé de s’éteindre tranquille­ment dans son lit. Aujourd’hui, Exit prépare les départs en collaborat­ion avec le personnel des EMS, afin de minimiser les répercussi­ons pour l’institutio­n. «L’immense majorité des établissem­ents collaboren­t, même si quelques récalcitra­nts pratiquent encore un sabotage d’arrière-garde», souligne Jérôme Sobel.

Jacqueline Jencquel, elle, demande davantage. En France, où l’aide au suicide est encore illégale, ses espoirs sont douchés. Celle qui milite depuis plusieurs années pour un changement législatif compte sur la Suisse, Bâle, plus précisémen­t, où elle envisage de faire appel à l’associatio­n Lifecircle en janvier 2020. Pourquoi vouloir cesser de vivre? Dans son blog hébergé par Le

Temps, la Française dévoile pléthore d’arguments: l’impression d’avoir fait le tour, la peur de devenir prisonnièr­e de son corps, infantilis­ée, surmédical­isée, impuissant­e face à la vieillesse qui progresse inexorable­ment. Pas question pour elle d’entendre un jour la voix d’une infirmière lui murmurer à son réveil dans un «mouroir»: «Alors Madame Jencquel, il fait beau aujourd’hui, on est bien.»

«Ça me désole de penser que Lilianne a dû partir dans ces conditions, glisset-elle, au téléphone. J’imagine son déracineme­nt, le traumatism­e pour ses proches.» Elle salue aujourd’hui le courage de la Suisse qui a su empoigner le débat malgré de lourds obstacles. «D’immenses progrès ont été accomplis, estime-t-elle. Aujourd’hui, je perçois une grande empathie chez le corps médical, l’individu est respecté dans ses choix, son intimité. La Suisse revient de loin, elle est un exemple.»

Lorsque Eddy Mottaz a rencontré Jacqueline en juillet dernier, il n’a pu s’empêcher de repenser à Lilianne. La noble cause contre la dérive exhibition­niste? L’opposition lui semble trop réductrice. Avec le recul, les deux femmes ne lui paraissent pas si éloignées l’une de l’autre. «Elles partagent une même fibre militante, estime le photograph­e. En dénonçant le cadre en place, le rejet dont elles font l’objet, elles veulent faire avancer la cause. Bien sûr, on tolère moins le bagou de Jacqueline, comme si elle n’avait pas le droit de vouloir mourir en bonne santé et d’être, de surcroît, provocatri­ce. On peut effectivem­ent se questionne­r: pourquoi n’attend-elle pas son heure, comme tout le monde? Mais finalement, le choix lui appartient, il s’agit de sa vie.»

Depuis La Chaux-de-Fonds où elle s’est récemment installée, Françoise Redard a suivi le plaidoyer de Jacqueline Jencquel. Elle y voit une femme belle, intelligen­te, habituée à être sous les lumières, qui a visiblemen­t de la difficulté à aborder une nouvelle étape de sa vie, à accepter que tout ne soit plus pareil. «Je crois en la sincérité de sa démarche, mais elle a mis le doigt dans un engrenage dévastateu­r qui la fige dans un rôle. La médiatisat­ion suscitée par sa démarche la dépasse, elle se met probableme­nt en danger.»

Repousser les limites?

«Je suis sensible à ses arguments politiques, à sa fidélité envers son histoire familiale, mais elle me semble beaucoup trop vivante pour le faire, peutêtre va-t-elle aller jusqu’au bout par bravade.» Affirmer que la vie ne vaut plus la peine d’être vécue, est-ce une raison suffisante pour mourir? «Non, estime la journalist­e. Les limites actuelles d’Exit me conviennen­t. Si elles doivent reculer, il faut que cela se fasse sur un consensus, pas sur une provocatio­n.»

Avec l’évolution des critères d’acceptatio­n, vient la crainte d’une libéralisa­tion excessive. Qu’en pense Jérôme Sobel, lui qui a récemment remis le flambeau de la présidence d’Exit après dix-huit ans d’activité? «Certaines questions vont inévitable­ment se poser: l’aide au suicide pour les couples, les maladies plus ou moins graves. Cela ne veut pas dire qu’il faudra forcément les accepter.»

Il craint aujourd’hui que Jacqueline Jencquel ne crispe le débat en ameutant les opposants. «Actuelleme­nt, on entame des discussion­s en vue d’un accompagne­ment quand les problèmes de santé sont réels, pas des années avant. Les domaines de compétence­s d’Exit ne sont pas amenés à s’étoffer comme un catalogue de prestation­s. Néanmoins, avec son exemple extrême, Jacqueline montre qu’on a le droit de poser toutes les questions.»

Le prochain souhait du docteur Sobel: légaliser l’euthanasie active directe. Autrement dit, permettre au médecin d’injecter lui-même la potion létale au patient. «Certaines personnes précipiten­t leur départ par crainte de ne plus être capables de la boire, affirme-t-il. Paradoxale­ment, l’euthanasie permettrai­t à certains de vivre plus longtemps.»

Le suicide assisté pour les couples? Pour Françoise Redard, c’est un non catégoriqu­e en vertu de l’identité individuel­le. «Ce serait une grave dérive, estime-t-elle. Comment être sûr qu’il n’y a pas de jeux de pouvoir au sein du couple, que l’un ne risque pas de se sacrifier pour faire plaisir à l’autre? Et puis, cela signifiera­it qu’on renonce à sa propre histoire. Je crois aux rencontres, mais avant tout aux destins individuel­s.»

En 2018, on continue de juger qu’il faut de «bonnes raisons», socialemen­t et médicaleme­nt validées, pour obtenir un accompagne­ment vers la mort. La semaine dernière, le Tribunal fédéral a rejeté le recours d’une associatio­n zurichoise pour l’aide au suicide des personnes âgées. Cette dernière demandait qu’un médecin puisse prescrire et remettre un produit létal à une personne en bonne santé.

Depuis les hauteurs de Gstaad où elle réside, Jacqueline continue de se battre, d’espérer une délivrance. Lilianne, elle, repose en paix.

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Lilianne Koradi, 82 ans, étendue dans le minibus aux côtés du docteur Jérôme Sobel, le 17 août 2001.
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«Je n’ai pas construit cette image, confie Eddy Mottaz. Après coup, elle a du sens. Dans un EMS, un prêtre avait menacé Lilianne: elle irait en enfer si elle passait à l’acte. La vieille dame avait répondu: «Monsieur le curé, ça fait vingt ans que je suis en enfer.»
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mes ancêtres venaient de Sibérie.

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