Le Temps

«Les rivières pourpres», le sang de la vigne

- PAR NICOLAS DUFOUR t @NicoDufour

Les rivières pourpres représente une expérience intéressan­te. L’écrivain Jean-Christophe Grangé reprend ses personnage­s principaux du roman du même titre, paru en 1998, adapté au cinéma par Mathieu Kassovitz en 2000. Il écrit une nouvelle fiction, pour la TV, produite par l’EuropaCorp de Luc Besson pour France 2, qui la diffusera bientôt – la RTS la montre ces jours, aussi en rattrapage.

Revoici donc le commissair­e Pierre Niemans, campé par Olivier Marchal après Jean Reno au cinéma. Dans la première histoire, sur trois en deux chapitres chacune, le policier est dépêché en Alsace pour enquêter sur un accident douteux dans une église. Sur le chantier de sa rénovation, l’un des responsabl­es d’une communauté qui occupe la chapelle est écrasé par une paroi effondrée. Ce groupe, qualifié de «secte» par certains, représente une clique resserrée dans un village amish au pays du gewurztram­iner. Passé le drame de l’église, les pontes du groupe ont d’ailleurs surtout à coeur que la récolte soit menée à terme dans les délais. Parmi les saisonnier­s venus travailler durant cette période intense, Camille Delaunay (Erika Sainte), infiltrée pour les besoins de l’enquête, et qui va payer de sa personne. Dans la deuxième investigat­ion, les deux se confronten­t à des chasseurs à courre d’outre-frontière.

Comme toujours, Olivier Marchal ne fait rien pour rendre son personnage intéressan­t, d’autant que Niemans apparaît comme un être aussi bougon que fade. Le personnage de Camille se révèle plus intéressan­t, déjà durant la première enquête, dans sa manière de se lier avec les membres de la communauté, même s’ils ne sont pas dupes longtemps. Et parce que l’actrice Erika Sainte, elle, possède un souffle.

Suspense à l’heure des vendanges: la chaîne commandita­ire a le sens du calendrier. Jean-Christophe Grangé, lui, essaie un genre de franchise littéraire et audiovisue­lle, reprenant la marque de base tout en proposant une variation. Pour un polar sombre et mis en relief par son exotisme viticole et forestier, c’est plutôt réussi.

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(RTS/AURÉLIE ELICH-STORIA) Camille (l’actrice Erika Sainte) en mauvaise posture viticole.

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