Le Temps

Roger Federer, gentil organisate­ur?

- LAURENT FAVRE

Le Bâlois lance la deuxième édition de sa Laver Cup vendredi à Chicago. La première avait été très réussie mais le contexte a changé

Un an après, les images sont toujours ancrées dans les mémoires: Federer et Nadal côte à côte en double, le supposé «bad boy» Nick Kyrgios en larmes pour une défaite dans une exhibition, l’émotion de Borg et McEnroe, la mise en scène du court (noir sur fond noir) et des équipes (littéralem­ent aux premières loges). La première édition de la Laver Cup, en septembre 2017 à Prague, avait été une incontesta­ble réussite. En trois jours, l’épreuve créée par Roger Federer sur le modèle de la Ryder Cup de golf (un match Europe-reste du monde) avait gagné une crédibilit­é sportive et financière.

Un an plus tard, le contexte a changé. La deuxième édition a lieu du 21 au 23 septembre à Chicago (sans Nadal ni Del Potro, blessés), la suivante est déjà planifiée en septembre 2019 à Genève (Palexpo), mais Roger Federer doit faire face à la concurrenc­e inattendue de deux nouvelles compétitio­ns. Si le retour de la World Team Cup en Australie en janvier 2020 ne devrait pas lui faire trop d’ombre (l’organisate­ur, la Fédération australien­ne, est aussi partenaire de la Laver Cup), la refonte de la Coupe Davis risque bien de créer un sérieux problème de calendrier.

Date idéale

Rachetée à la Fédération internatio­nale de tennis (ITF) par le footballeu­r Gerard Piqué et le groupe Kosmos contre la promesse d’un gain de 3 milliards de dollars sur les dix prochaines années, la Coupe Davis revue et corrigée devra désormais se dérouler sur une seule semaine et sur terrain neutre. En novembre, avaient d’abord pensé les organisate­urs; en septembre, revendique­nt-ils aujourd’hui, conscients que la fin de saison continuera de dissuader les meilleurs, quel que soit le prize money. Problème: la date idéale est occupée depuis l’an dernier par Roger Federer.

Avec six des huit meilleurs joueurs possibles présents à Chicago, le Bâlois ne craint pas encore la concurrenc­e. «Ce qui est positif avec cette confusion, affirme-t-il, c’est que tout le monde va devoir s’asseoir à la même table et écouter ce que les autres ont à dire.» Lui a suffisamme­nt de bonnes cartes dans son jeu pour ne pas faire de cadeau.

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