1MDB: un geste moral et citoyen
Xavier Justo réagit à notre éditorial du 14 septembre, intitulé «Des héros de l’ombre contre la corruption».
Contrairement à ce qui est écrit dans l’article, je n’ai jamais demandé de bonus après ma démission de PetroSaudi, ni avant d’ailleurs. J’ai simplement réclamé le solde de mon indemnité de départ, qui avait été acceptée initialement par Patrick Mahony et Tarek Obaid [dirigeants de PetroSaudi, ndlr]. Les preuves démontrant ma version des faits ont d’ailleurs été transmises à la justice. Comme l’article le mentionne, tous les lanceurs d’alerte ont un élément déclencheur dans leur démarche. Personne ne naît lanceur d’alerte. Cette démarche est la plupart du temps motivée par un conflit financier avec son employeur, ou un conflit avec sa hiérarchie. Dans mon cas, le conflit était d’ordre financier, mais la rencontre avec une journaliste d’investigation et un patron de presse m’a ouvert les yeux sur la réalité de ce qui avait été volé au peuple malaisien par des gens sans scrupules. J’ai remis les fameuses données qui ont révélé le scandale 1MDB et déclenché les investigations internationales sans aucune contrepartie financière, alors qu’on m’avait proposé à l’époque des garanties dépassant de loin ce que me devait PetroSaudi. Je n’en ai pas voulu, j’ai effectué un geste moral et citoyen, qui m’a coûté cher ainsi qu’à ma famille. Je ne le regrette pas une seule seconde, je regrette uniquement les souffrances imposées à mon entourage. Notre nouveau départ n’est pas difficile, nous avons un soutien et une solidarité incroyable autour de notre famille. C’est simplement un nouveau chemin, avec d’autres obstacles à affronter que ceux de notre vie précédente. Des obstacles que tout un chacun affronte dans son parcours de vie quel qu’il soit. Nous poursuivons notre combat contre ces criminels avec des procédures engagées tant en Suisse qu’en Angleterre. Notre foi en la justice ainsi que notre détermination restent intactes.
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