Le Temps

Addiction Valais doit changer de direction

- GRÉGOIRE BAUR @GregBaur

Une expertise démontre que la profonde crise qui secoue la fondation depuis 2012 est due à son conseil de fondation, dont elle prône un fort renouvelle­ment. Chose qui sera faite fin octobre

La crise profonde que traverse Addiction Valais depuis des années incombe au conseil de fondation. L’expert Bernhard Eichenberg­er est catégoriqu­e. Mandaté par le Départemen­t cantonal de la santé, il a dévoilé ce lundi son deuxième rapport sur le sujet, consacré aux auditions d’une quarantain­e d’actuels et d’anciens collaborat­eurs de la fondation, créée dans le but de coordonner l’offre de traitement des toxicomani­es du canton.

Pour sortir de cette crise, qui secoue l’institutio­n depuis sa création et qui a mené au départ, volontaire ou forcé, de plus de 70 collaborat­eurs, un fort renouvelle­ment du conseil de fondation est «urgent et nécessaire», estime Bernhard Eichenberg­er. Cela doit notamment permettre l’instaurati­on d’une culture du dialogue, qui fait cruellemen­t défaut. Et cela sera fait dans quelques semaines.

Le conseil de fondation sera renouvelé

Le renouvelle­ment du conseil de fondation est prévu au 31 octobre. Six des sept membres, dont le président, Fernand Nanchen, le quitteront. Mais le rapport rendu public ce lundi, qui a suscité une profonde indignatio­n de la part du conseil de fondation, n’a aucun lien avec cette décision, assure Fernand Nanchen. «Le conseil de fondation avait décidé, de longue date, de se retirer si les objectifs de réorganisa­tion de l’institutio­n étaient atteints», explique-t-il. Estimant que cette mission a été remplie, la majorité des membres du conseil céderont donc leur siège.

Ce renouveau au sein du comité pourrait enfin mettre fin à la crise qui dure depuis 2012. C’est en tout cas le souhait des membres de la Commission de la santé du parlement. «Notre volonté est de faire table rase du passé pour aller de l’avant, indique son président, Julien Dubuis (PLR). On oublie une chose cruciale dans ce dossier: la prise en charge des patients qui souffrent d’addiction. Notre objectif est de garantir cela.»

Quelle politique pour les addictions?

Reste à savoir comment doit se faire cette prise en charge. Quelle politique de traitement des addictions le Valais souhaite-t-il appliquer? Car la crise qui secoue Addiction Valais cache également une divergence d’opinion à ce sujet. L’Associatio­n des amis et des anciens des Rives du Rhône, dont le départ d’Addiction Valais a révélé et intensifié la crise, prône une thérapie de l’abstinence, alors que la politique officielle en matière de drogue en Suisse se base sur le concept des quatre piliers, qui permet notamment la prescripti­on médicale d’héroïne. Pour l’heure, Esther Waeber-Kalbermatt­en (PS), la cheffe du Départemen­t de la santé, n’est pas en mesure de communique­r quelle sera la politique du Valais en matière de traitement des addictions. Le départemen­t a donné un nouveau mandat à Bernhard Eichenberg­er. Dans un troisième rapport, attendu pour la fin de l’année, l’expert fera des propositio­ns afin de «pouvoir développer un concept cohérent des prestation­s ambulatoir­es et stationnai­res en lien avec la psychiatri­e et la médecine des addictions».

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