Avec la Laver Cup, Federer a encore gagné
Dans l’arène du United Center de Chicago, Roger Federer a doublement réussi son pari. S’il a permis au Team Europe de conserver son titre, le Bâlois a confirmé la réussite et le potentiel de sa Laver Cup
La Laver Cup confirme sa bonne lancée. Un an après avoir surpris la planète tennis, l’épreuve créée par Roger Federer opposant l’Europe au reste du monde, sur le modèle de la Ryder Cup en golf, est un succès. Au-delà d’un événement qui souffre sur les réseaux sociaux d’être comparé à un «défouloir surjoué pour millionnaires», la Laver Cup brille par la richesse du plateau réuni. Avec six des dix meilleurs joueurs du monde (Federer, Djokovic, Zverev, Dimitrov, Anderson, Isner et les vedettes Borg et McEnroe transformés en coachs), elle a de nouveau prouvé son attrait tout en offrant d’improbables associations au public.
Federer associé à Djokovic
L’an dernier, les observateurs avaient retenu l’image d’une association historique entre deux monstres sacrés du tennis: Nadal et Federer. Cette année, malgré l’absence de l’Espagnol (et de Juan Martin del Potro) pour cause de blessure, le Maître a pu compter sur la présence de Novak Djokovic. Habituellement rivaux, les deux hommes se sont montrés complices côte à côte malgré leur défaite en trois sets 6-7 (5/7) 6-3 10/6 face à Kevin Anderson et Jack Sock en clôture de la première journée.
Associés pour la première fois, le Suisse et le Serbe, qui comptabilisent 34 titres en Grand Chelem à eux deux, ont connu quelques déboires en raison de leur manque cruel d’automatisme et, de manière plus anecdotique, lorsque Djokovic a renvoyé une balle dans le dos de Federer dans le deuxième jeu. Ce geste involontaire n’a pas manqué de provoquer l’hilarité du public, des téléspectateurs puis des internautes.
McEnroe et Kyrgios font le show
Mais au sein d’une United Center plongée dans l’obscurité, les joueurs ont surtout enchaîné les performances de haut vol, donnant des signes de leur implication. La réalisation a aussi profité d’un court noir à lignes blanches très graphique pour aligner les plans séduisants. Un peu trop peut-être, puisqu’elles ont provoqué la colère de John McEnroe et Nick Kyrgios, réputés pour leur forte personnalité. Alors que le fougueux Australien servait sur Roger Federer, un juge de ligne annonçait faute avant d’être déjugé grâce aux images diffusées sous tous les angles. Le point a été donné à rejouer, et comme à ses grandes heures, McEnroe, le coach du Team Reste du monde, a protesté en se fendant d’un «Vous délirez!» en direction de l’arbitre.
Federer, qui ne semblait pas en mesure de revenir dans le match, s’imposera finalement en deux sets et l’Europe conservera son titre grâce à la victoire de l’Allemand Alexander Zverev sur le Sud-Africain Kevin Anderson.
La troisième édition, prévue en septembre 2019 à Genève, subira la concurrence de la nouvelle version de la Coupe Davis. Reliftée par la Fédération internationale de tennis (ITF), elle se déroulera sur une seule semaine et sur terrain neutre. Après avoir imaginé l’organiser en novembre, les organisateurs songent désormais au mois de septembre. Problème: forte de son succès sur les plans sportif et marketing, la Laver Cup occupe déjà le terrain.
S’il souffre d’être comparé à un «défouloir surjoué pour millionnaires», l’événement brille par la richesse du plateau réuni