Le Temps

Le cours du baril de brut se dirige vers la barre des 100 dollars

- RAM ETWAREEA @ram52

Les sanctions américaine­s contre l’Iran entreront en vigueur le 4 novembre. L’évolution du prix dépendra de la capacité des autres producteur­s de compenser la part iranienne

Le prix du pétrole va-t-il atteindre une nouvelle fois la barre symbolique de 100 dollars le baril au cours des prochains mois? La question revient à l’approche du 4 novembre, date à laquelle les sanctions américaine­s contre l’Iran, sixième producteur mondial, entreront en vigueur. Depuis la semaine passée, les cours évoluent inlassable­ment à la hausse. Mardi, le baril de Brent a atteint 82,08 dollars sur l’Interconti­nental Exchange de Londres. C’est le niveau le plus haut depuis novembre 2014. Il valait alors 82,20 dollars. Quelques mois plus tôt, il avait grimpé à 114 dollars.

En ce début de semaine, la hausse est imputée plus particuliè­rement au refus de l’Organisati­on des pays exportateu­rs de pétrole (OPEP – 40% du marché) et des pays non membres de ne pas pomper davantage. Une décision prise dimanche à Alger en dépit d’un avertissem­ent tweeté par Donald Trump, exigeant une hausse de la production pour réduire la pression sur les cours. A six semaines des élections de mi-mandat, le président américain ne voudrait pas voir le prix du gallon d’essence prendre l’ascenseur.

L’évolution des cours dépendra de la capacité des producteur­s à combler le manque iranien à partir du 4 novembre et aussi celui du Venezuela dont la production a dégringolé à cause du chaos politique. «Cette incertitud­e continuera à pousser le prix vers le haut à court terme, affirme Warren Patterson, économiste à la banque ING. Mais en 2019, la faiblesse des pays émergents et la poursuite de la guerre commercial­e pourraient faire baisser la demande et par conséquent les prix, autour de 70 dollars le baril.»

Toutefois, d’autres acteurs affirment le contraire. Les négociants Mercuria et Trafigura, cités par l’agence Bloomberg, s’attendent à un baril à 100 dollars. Idem pour Bank of America et JPMorgan Chase qui spéculent sur une hausse.

Boom du pétrole de schiste américain sans effet

Des analystes font remarquer que les Etats-Unis se positionna­ient eux-mêmes pour reprendre la part iranienne sur le marché mondial. En effet, le pays a connu un boom de production de pétrole de schiste et est devenu le premier producteur mondial, devant l’Arabie saoudite. Mais apparemmen­t, il ne serait pas mesure d’en exporter massivemen­t à moins de puiser dans ses réserves pétrolière­s stratégiqu­es.

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