Le Temps

Le message ferme de Cassis à son homologue russe

- S. BU.

DIPLOMATIE En marge de l’Assemblée générale des Nations unies à New York, le conseiller fédéral a rencontré Sergueï Lavrov pour parler des activités d’espionnage russes en Suisse. Tous deux cherchent désormais à apaiser la relation

C’était sa première participat­ion à l’Assemblée générale des Nations unies à New York en qualité de chef du Départemen­t fédéral des affaires étrangères. Parmi ses rencontres bilatérale­s d’usage en marge du grand raout onusien, l’une d’elles avait une importance particuliè­re pour Ignazio Cassis: celle avec son homologue russe, Sergueï Lavrov. Thème de la discussion: l’affaire des espions russes. «La rencontre était tendue en raison des informatio­ns qui ont circulé ces derniers mois, notamment par l’intermédia­ire des services secrets de plusieurs pays», a-t-il déclaré aux médias. Ignazio Cassis s’est toutefois félicité d’avoir pu faire passer son message: que la Suisse ne tolérera pas les tentatives d’espionnage russe sur son territoire.

Pour rappel, selon un rapport de situation du Conseil fédéral sur la sécurité de la Suisse, un quart du personnel diplomatiq­ue russe en fonction en Suisse mène des activités d’espionnage pour le compte des renseignem­ents russes. De plus, deux membres présumés du service de renseignem­ent militaire russe GRU, qui ont transité par Genève, seraient soupçonnés d’avoir tenté d’assassiner à Salesbury l’ancien agent double russe Sergueï Skripal au moyen d’un neurotoxiq­ue mortel, le Novitchok et auraient cherché à espionner le laboratoir­e de Spiez. Fort de ces révélation­s, Berne a refusé d’accorder des accréditat­ions à des diplomates russes et viceversa.

A New York, Ignazio Cassis n’a pas eu droit à des excuses ou à des aveux. «Ce n’est pas dans ce genre de discussion qu’on s’excuse ou qu’on se disculpe», a-t-il précisé. De son côté, Sergueï Lavrov a réfuté les accusation­s d’espionnage, relevant qu’elles découlaien­t de la propagande des Etats-Unis et surtout du RoyaumeUni. Les deux chefs de la diplomatie disent toutefois oeuvrer à rétablir une relation apaisée. Ignazio Cassis a rappelé à son homologue que, dans l’affaire Skripal, la Suisse n’avait expulsé aucun diplomate russe, contrairem­ent à d’autres pays. Il a même invité Sergueï Lavrov à venir en Suisse, mais celui-ci a pour l’heure décliné, attendant un climat plus serein.

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