NEUCHÂTEL VISE L’ÉQUILIBRE FINANCIER EN 2020
LE CONSEIL D’ÉTAT ANNONCE UN BUDGET 2019 AFFICHANT UN DÉFICIT DE 17,9MILLIONS DE FRANCS. UN AN APRÈS LE PSYCHODRAME DU REFUS DU PRÉCÉDENT BUDGET, LE GOUVERNEMENT VEUT RETROUVER UNE CERTAINE SÉRÉNITÉ
Un an après le psychodrame du budget 2018, le gouvernement neuchâtelois veut «sortir le canton par le haut», selon son président Laurent Kurth, également chef du Département des finances. Le Conseil d’Etat a présenté jeudi son budget 2019, qui affiche un déficit de 17,9 millions pour un total de charges de 2,19 milliards. Une prévision qui permet, contrairement aux deux années précédentes, de respecter le frein à l’endettement. «Ce budget permettra d’apaiser le climat et marque un pas vers un retour à l’équilibre visé pour l’exercice 2020», se félicite Laurent Kurth.
La satisfaction affichée du Conseil d’Etat malgré les prévisions déficitaires s’explique par le fait que Neuchâtel revient de loin. En 2016, après quatre années de croissance des recettes, un décrochage économique et une grosse perte à la péréquation financière font plonger le canton dans le rouge vif: 74 millions de déficit. La situation devient critique et oblige à un important plan d’assainissement. Début décembre 2017, le Conseil d’Etat n’annonce ainsi pas moins de quarante mesures d’économies. Certaines sont douloureuses, comme la réduction des prestations d’orthophonie ou la diminution des aides financières aux résidents des EMS.
La décision la plus importante demeure la fermeture du site neuchâtelois de la Haute Ecole de musique, qui suscite une levée de boucliers – ce mardi, une initiative demandant le maintien de l’institution munie de 5314 signatures était déposée à la Chancellerie. Mais ce programme ne suffit pas à redonner confiance. Quelques jours plus tard, le Grand Conseil rejette le budget 2018. Le 20 février, après plusieurs semaines d’une crise institutionnelle, les autorités finiront par s’entendre sur un budget à 37,2 millions de déficit.
«NOUS ALLONS PASSER L’ÉPAULE»
Aujourd’hui, cette discipline financière, soutenue par une bonne conjoncture, porte ses fruits. «Nous avons le sentiment que nous allons pouvoir passer l’épaule», souligne Laurent Kurth, qui appelle à maintenir l’effort, des améliorations de l’ordre de 20 à 25 millions étant encore nécessaires pour atteindre l’objectif 2020. Un équilibre que son collègue Jean-Nathanaël Karakash, chargé du Département de l’économie, appelle de ses voeux: «C’est la condition qui nous permettra de déployer de nouveaux projets, de retrouver une dynamique et, enfin, de consolider nos structures financières pour ne plus être à la merci des chocs conjoncturels.»