DES PRIX IMMOBILIERS CONTRE-PRODUCTIFS POUR L’ATTRACTIVITÉ DE LA RÉGION?
SAN FRANCISCO COMMENCE À DEVENIR UN CAS D’ÉCOLE. SI BIEN QUE DE NOMBREUSES ÉTUDES S’Y INTÉRESSENT. CERTAINS CRAIGNENT QUE LA SITUATION NE FINISSE PAR NUIRE À LA SILICON VALLEY
Les prix ont baissé à San Francisco. De 0,5% en un mois, selon les données du site de recherche immobilière Rent Jungle. C’est la deuxième fois, depuis cet été, que cela se produit. Mais ces baisses sont les deux exceptions qui confirment une règle: celle de la hausse ininterrompue. Depuis 2011, les loyers des appartements de 3 pièces ont augmenté de 75% dans la ville et oscillent désormais entre 4500 et 4600 dollars en moyenne.
«UNE CRISE DU LOGEMENT»
Le marché de la propriété n’est pas épargné par ce que certains qualifient désormais de «crise du logement». A l’achat, «les prix ont augmenté de 80% au cours des six dernières années et de 12% au cours des derniers mois, note UBS dans un rapport dédié aux villes les plus exposées à un risque de bulle immobilière. En dépit du fait que les habitants de San Francisco bénéficient de la plus grande croissance des revenus aux Etats-Unis, l’accessibilité au logement a baissé, tant sur le marché de la propriété que sur celui de la location.»
Selon le courtier Paragon Real Estate, le prix médian d’une maison se situe désormais à 1,6 million de dollars dans la ville. Soit une hausse de 205 000 dollars (+15%) en six mois.
Dans la presse locale, on demande une intervention. Et les voix critiques ne proviennent pas seulement de ceux qui n’arrivent plus à suivre. Le niveau des prix immobiliers pourrait finir par se retourner contre une région qui accueille chaque année plusieurs milliers de nouveaux ingénieurs et de spécialistes des nouvelles technologies.
C’est en tout cas l’avis de l’association nationale des agences immobilières (NAR). «Quand la plus petite des maisons peut coûter plus de 1 million de dollars, il n’est pas sûr que la ville puisse attirer des talents à l’infini, prévient Lawrence Yu, la cheffe économiste de la NAR, interrogée par CNN. On pourrait bientôt assister à l’émergence de situations similaires dans d’autres villes qui se profilent comme des hubs technologiques.» En juillet, un sondage réalisé par l’application Blind a par exemple révélé que 60% des travailleurs de la tech ne pouvaient pas s’offrir un logement dans la baie.