Pourquoi la machine politique suisse s’est grippée
L’échec répété des grandes réformes révèle l’obsolescence de la mécanique institutionnelle. Les acteurs de l’innovation politique analysent le problème
Avenir des retraites, maîtrise des coûts de la santé, défense, fiscalité des entreprises ou relation avec l’Union européenne: tous ces chantiers vitaux pour la Suisse paraissent en voie d’enlisement. «Oui, la machine est grippée, constate Till Burckhardt, du mouvement Opération Libero. Du moins au niveau du parlement et du Conseil fédéral.» La majorité de droite sortie des urnes en 2015 «n’est pas une vraie majorité d’action politique», renchérit Johan Rochel, du forum de politique étrangère Foraus. La formation d’une alliance UDC-PS «rend la recherche de compromis au parlement, mais aussi devant le peuple, plus difficile», résume Jérôme Cosandey d’Avenir Suisse.
Partis politiques et élus reflètent mal une population plus diverse. Et la révolution numérique accélère le décalage: «C’est comme si notre système politique avait subi une mise à jour sans s’en apercevoir. Les citoyens eux-mêmes montent sur la scène, plus seulement les politiciens, dans une nouvelle répartition du pouvoir», conclut Daniel Graf, de la plateforme de signatures électronique Wecollect.
«De nombreux sujets de votation sont trop techniques» BARRY LOPEZ, ANIMATEUR D’EASY VOTE