Le Temps

Etre là sans être là, grâce aux robots de téléprésen­ce

- EMILY TURRETTINI t @letemps

Le lanceur d’alerte de la NSA Edward Snowden avait créé la surprise en 2014 en apparaissa­nt par le biais d’un robot de téléprésen­ce sur la scène d’une conférence TED à Vancouver – alors qu’il se trouvait physiqueme­nt à Moscou.

Le robot en question, piloté par l’ordinateur de l’Américain en exil, se présentait comme un écran équipé de caméras, monté sur deux tiges métallique­s à hauteur humaine, fixées sur des roulettes. Se déplaçant sur la scène, Snowden a pu ainsi, par écran interposé, voir les personnes dans la salle et être vu à son tour.

Ce type de robot permet à toutes sortes de profession­nels de se dédoubler pour travailler à distance: un directeur peut superviser une chaîne de production dans un pays lointain, un médecin peut visiter ses patients dans un deuxième hôpital ou encore un enseignant peut donner des cours dans une autre université.

Mais ils se sont aussi révélés être d’une grande utilité pour les enfants atteints de maladie de longue durée qui ne peuvent pas se rendre régulièrem­ent à l’école. Une photo dans le New York Times avait ému à l’époque, montrant un robot de téléprésen­ce revêtu d’un tutu rose, qui attendait patiemment avec les autres élèves pour entrer en classe.

Mais récemment, j’ai été séduite par un nouveau modèle. Haut de 27 cm avec un visage souriant, il pèse moins de 2 kg. Doté d’une caméra, d’un microphone et d’un hautparleu­r, il se pilote facilement depuis une applicatio­n. La vidéo ne se diffuse que dans un sens, sur la tablette de l’enfant, pour lui éviter de se montrer aux autres s’il est changé physiqueme­nt.

Baptisé AV1 et produit par la société norvégienn­e No Isolation, il se pose sur un pupitre en classe pour permettre à un enfant qui ne peut pas se déplacer de prendre tout de même part aux leçons. Il peut se tourner, regarder autour de lui et clignoter pour signaler son envie de participer – comme s’il levait la main. Il est tellement léger, que les élèves peuvent l’emmener en récréation avec eux ou lire à ses côtés.

En 2017, la Ligue contre le cancer en Suède a démarré avec six robots. Aujourd’hui, elle en compte plus de cinquante.

AV1 est issu de ce que No Isolation appelle «compassion technology». Et nous, on adhère à 100% à cette technologi­e-là.

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