L’Apple Watch distance ses concurrents
TECHNOLOGIES La nouvelle mouture de la montre connectée d’Apple, plus grande que les précédentes, réalise une percée dans la santé
Avec sa smartwatch, Apple avance par étapes. Chaque nouvelle version de sa montre connectée (lancée en 2015) amène ainsi une ou plusieurs évolutions. La version 2 (2016) était par exemple résistante à l’eau. En 2017, la troisième édition permettait l’activation d’une carte SIM dématérialisée à l’intérieur de la montre pour se détacher (un peu) du téléphone portable – fonctionnalité dite «cellulaire».
L’Apple Watch Series 4 commercialisée depuis cet automne en Suisse est non seulement un brin plus grande – c’est sa première évolution «physique» –, mais marque également un tournant dans la stratégie de la marque. Apple continue certes de cibler les usagers «généralistes» des smartwatches (qui en font un usage quotidien et pas uniquement sportif, par exemple), mais déborde directement dans le domaine médical.
Plus grande, plus fine
En chiffres absolus, les deux nouvelles tailles proposées (40 et 44 mm) ne sont pas si différentes des précédentes versions (38 et 42 mm). Mais une fois que l’on a enfilé au poignet le modèle prêté par Apple (44 mm), la différence est autrement plus sensible. D’abord parce que l’on perçoit le régime minceur auquel a été soumise la montre (-0,7 mm grâce à un capteur cardiaque plus fin, ce qui la rend plus discrète), mais surtout parce que les bords de l’écran ont été arrondis, ce qui offre davantage de place aux applications… et aux doigts.
Cet agrandissement va de pair avec les nouveautés proposées par Watch OS 5, le système d’exploitation amélioré de la montre. Pensons par exemple à l’écran surnommé «l’infographe», qui affiche désormais neuf «complications» sur l’écran de bienvenue tout en restant lisible. Pour l’anecdote, la montre mécanique la plus compliquée du monde – la Vacheron Constantin réf. 57260 – en compte certes 57, mais son cadran est autrement plus grand.
En termes de prix, la version GPS commence à 449 francs et la version cellulaire à 549 francs (319 et 419 francs pour la version 3). En Suisse, Sunrise et Swisscom offrent des abonnements spéciaux permettant d’enclencher la carte SIM dématérialisée à l’intérieur de la montre – et, du coup, de passer des coups de fil et d’avoir accès à certaines données même si son smartphone est hors de portée de Bluetooth. Comptez entre 9 et 10 francs de surcoût par mois pour cette option. Salt, qui promettait l’an dernier de s’y mettre «prochainement», répond qu’une offre devrait être accessible «dans la deuxième moitié de 2019».
Application de rupture
Plus globalement, la quatrième génération de l’Apple Watch marquera certainement une rupture dans son approche de la santé de l’utilisateur. Nous écrivons «marquera» car, pour l’heure, l’exploitation de la montre pour réaliser un électrocardiogramme n’est pas autorisée en Suisse. La fonctionnalité permettant d’utiliser la montre comme telle (grâce au capteur situé dans le fond de la montre et à un second dans la couronne) est donc bloquée. Il faudra attendre une prochaine mise à jour pour la tester.
En revanche, le détecteur de chutes fonctionne déjà. Comme d’autres smartwatches spécialisées (Garmin, par exemple), la version 4 propose un accéléromètre et un gyroscope particuliers permettant de «comprendre» si le porteur de montre est tombé. Et d’avertir certains contacts et les services d’urgence s’il reste ensuite immobile durant 60 secondes.
A noter aussi d’autres améliorations annoncées par la marque: la fonction talkie-walkie entre deux Apple Watch via le réseau de données, ou l’amélioration du haut-parleur, qui permet, cette fois plus confortablement, de passer de brefs coups de fil avec sa montre.
On peut reconnaître que ces efforts (tant au niveau du matériel que du logiciel, Watch OS5) se révèlent plutôt réussis. Déjà leader, de loin, sur le marché des montres connectées, si l’on en croit les différentes estimations réalisées par les analystes, on sent qu’Apple va encore se distancer de ses concurrents avec cette mouture.n