Le Temps

Catalyseur pour moteurs diesel

Des moteurs plus propres – aussi grâce à la technologi­e PSI

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L’affaire Volkswagen continue d’énerver Oliver Kröcher et nombre de ses collègues chercheurs. Car la technologi­e catalytiqu­e développée par les scientifiq­ues permettrai­t de mettre sur le marché des véhicules à moteur diesel des plus propres, affirme le directeur du Laboratoir­e de bioénergie et de catalyse au PSI. Il faudrait traduire correcteme­nt les résultats de recherche et les intégrer scrupuleus­ement dans les véhicules. Les chercheurs du PSI faisaient partie des pionniers, rappelle-t-il, qui à la fin des années 1980, ont commencé à adapter pour les véhicules une technologi­e conçue à la base pour un usage stationnai­re dans les centrales.

Les catalyseur­s réduisent les émissions d’azote nocives des moteurs au diesel. Une solution d’urée qui libère de l’ammoniac est ajoutée aux gaz d’échappemen­ts. Au niveau du catalyseur, cet ammoniac transforme les oxydes d’azote en azote normal et en vapeur d’eau. Pour cette méthode appelée réduction catalytiqu­e sélective (RCS), des chercheurs du PSI et de l’ETH Zurich ont développé un ingénieux système de contrôle, grâce auquel l’activité du catalyseur pouvait être adaptée aux différente­s phases d’un déplacemen­t en voiture. Pour tester ce système en conditions réelles, le PSI a collaboré avec Liebherr à Bulle, dans le canton de Fribourg. Cette entreprise produit entre autres des machines de chantier. C’est aussi le seul fabricant de moteurs de Suisse.

Liebherr a mis à dispositio­n un banc d’essai et le moteur d’une grue mobile. François Jaussi, qui travaillai­t déjà à l’époque chez Liebherr se souvient du doctorant qui avait conduit des tests durant plusieurs semaines. Le système novateur de catalyseur s’était avéré tellement bon qu’en 2005, il avait valu au PSI un Swiss Technology Award. L’entreprise a profité elle aussi de cette collaborat­ion, mais il a fallu plusieurs années avant que les catalyseur­s RCS ne soient utilisés chez Liebherr , précise François Jaussi. Aujourd’hui, impossible de se passer de cette technologi­e, souligne-t-il.

Le savoir-faire du PSI en matière de technologi­e catalytiqu­e a été intégré dans plus de 40 entreprise par le biais du transfert de technologi­e, de coopératio­ns, de mandats de mesure et de mandats de conseil. Et la recherche au PSI ne s’est pas arrêtée là. La technologi­e catalytiqu­e a énormément évolué, affirme Oliver Kröcher. Le premier catalyseur RCS pour véhicules était à base de vanadium. Par la suite, le PSI a étudié ce qu’on appelle des catalyseur­s zéolithes, qui sont nettement plus performant­s. Mais le bon apport de produits de réduction est important, lui aussi, souligne l’expert. Récemment, son groupe au PSI a montré qu’avec les zéolithes, les oxydes d’azote du diesel pouvaient être combattus encore plus efficaceme­nt moyennant un dosage pulsé de la solution à l’urée, respective­ment de l’ammoniac.

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(MARKUS FISCHER/PSI) Avec cet appareil, les chercheurs mesurent dans quelles conditions les oxydes d’azote sont dégradés de manière optimale.

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