Une nouvelle scène au coeur de la ville
Plus une chimère. Bientôt une membrane en bois clair. Et en septembre 2020, une libération pour les amoureux du beau geste. On ne parle pas ici du nouveau Théâtre de Carouge, en construction, ni de son cousin, la Comédie de la gare des Eaux-Vives. Mais du Pavillon de la danse, une salle de 220 sièges, lovée dans une structure légère, une boîte d’allumettes, dirait-on. Le projet est signé ON architecture, équipe lausannoise lauréate d’un concours auquel ont participé 65 bureaux.
Cette fois, c’est une certitude, s’enthousiasme Anne Davier, directrice de l’Adc. Après vingt-deux ans de bataille de l’ombre, de projets suspendus, d’espoir avorté – une maison de la danse à Lancy balayée en 2006 par un référendum – de discussions avec les pouvoirs publics, une salle dédiée aux héritiers de Noemi Lapzeson verra le jour. Le Conseil municipal genevois l’a décidé ainsi le 8 février passé. Ce soir-là, une majorité approuvait le crédit de construction, quelque 11 millions auxquels s’ajoutera un million, somme collectée par l’Adc auprès de partenaires privés.
En janvier prochain, ouvriers, contremaîtres et ingénieurs creuseront leur trou sur la place Sturm, cette esplanade à l’identité floue qui cultive son spleen à l’ombre de l’église russe et des beaux quartiers de la ville. A vrai dire, ce no man’s land a longtemps eu mauvaise réputation. A l’aube des années 2000, il était prévu que le nouveau Musée d’ethnographie s’y enracine. Le 2 décembre 2001, la population genevoise opposait dans les urnes un «niet» cinglant à ce projet.
En phase avec l’époque
Mais le vague à l’âme de la place Sturm, c’est fini. Ces jours, Anne Davier cogite sur les luminaires du foyer et les miroirs des loges. «Ce sera un bâtiment en adéquation avec notre époque, souligne-t-elle. Il ne sera pas monumental, mais souple et fonctionnel. Il s’inscrira dans les lieux avec douceur.» Avec ses 17 mètres d’ouverture, son aire de jeu de 12 mètres sur 12, le plateau fait déjà rêver. Tout comme le rapport entre la salle et la scène estimé idéal par les professionnels.
Cindy Van Acker et Anne Davier habitent déjà virtuellement ce pavillon. Leur Radio Station Debout y émettra. Que des bonnes ondes, en somme.
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