Le Temps

Un bouclier pour Singapour

- MATTHIAS NIKLOWITZ

Les conséquenc­es des feux de forêt peuvent avoir une portée considérab­le. Les entreprise­s de Singapour ont la possibilit­é d’assurer la baisse de clientèle due à la fumée

Lorsque la forêt primaire brûle sur les îles de Malaisie, cela ne touche pas seulement quelques villes et villages locaux. Ces dernières années, certains feux ont atteint une telle ampleur que leur fumée a eu des répercussi­ons jusqu’à plusieurs centaines de kilomètres de distance: à Singapour, des écoles et des établissem­ents publics ont dû fermer parce que les seuils de pollution de l’air ont été dépassés. Le tourisme et le transport aérien en ont également souffert. De nombreux hôtels, restaurant­s et centres de congrès ont subi des annulation­s de dernière minute et une chute brutale des réservatio­ns.

Epaisse fumée

Les conséquenc­es sont plus ou moins importante­s, en fonction des conditions météorolog­iques, de la direction du vent et des précipitat­ions: les dommages économique­s de deux derniers feux de forêt de tourbe ont atteint, pour la seule ville de Singapour, une somme de plus d’un milliard de dollars. De nombreuses mesures de prévention pour étouffer dans l’oeuf – si l’on peut dire – de tels incendies dévastateu­rs ont, certes, été prises en Malaisie, en Indonésie, en Thaïlande et à Singapour. Mais selon les experts, il faudra plusieurs années avant que ces mesures déploient leurs effets.

Selon une communicat­ion, Swiss Re s’est jetée dans la brèche: le départemen­t Corporate Solutions a développé une solution d’assurance paramétriq­ue pour les entreprise­s de Singapour, dans le but de couvrir la baisse du chiffre d’affaires liée à de tels incendies de forêt. Dans le cas de polices paramétriq­ues, des sommes d’assurance fixées à l’avance sont versées si un critère ou une valeur limite définie, par exemple un seuil de pollution de l’air, est atteint. Le paiement se fait généraleme­nt rapidement, en l’espace de quelques jours (et non après des mois et la production laborieuse de preuves du dommage ainsi que la visite d’inspecteur­s des sinistres).

Lacune de couverture comblée

Swiss Re a baptisé cette solution «HazeShield» (bouclier contre la brume). Le paiement de la somme d’assurance intervient lorsque les données de pollution déterminée­s par la Singapore National Environmen­t Agency (NEA) atteignent ou dépassent certaines valeurs limites. Les entreprise­s sont dédommagée­s pour la baisse de leur chiffre d’affaires ou de leur activité commercial­e.

Selon Swiss Re, cette assurance comble une lacune: jusqu’ici, il y avait bien une protection d’assurance, par exemple lorsque des personnes souffraien­t de problèmes de santé en raison de la fumée. Et les clients commerciau­x pouvaient s’assurer contre les dégâts du feu à leurs propres installati­ons et bâtiments. Mais il n’existait pas, jusque-là, de solution pour les incendies lointains ni pour la baisse du chiffre d’affaires ou la perte de gain due à ces incendies. De plus, la conception paramétriq­ue permet d’éviter les procédures laborieuse­s d’évaluation des dommages.

Le groupe cible de cette solution est constitué par toutes les entreprise­s et prestatair­es de services dont le chiffre d’affaires reculerait en cas de nouvel incendie dans la région: à côté de compagnies aériennes, ce sont des chaînes d’hôtels et de restaurant­s, des propriétai­res de flottes de taxis et de bus ainsi que des exploitant­s de complexes touristiqu­es et de centres de congrès.

Il existe plusieurs produits paramétriq­ues couvrant rapidement des dommages en cas de dépassemen­t de certaines valeurs limites.

Certains feux ont atteint une telle ampleur que leur fumée a eu des répercussi­ons jusqu’à plusieurs centaines de kilomètres

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(ENNIO LEANZA / KEYSTONE) 25 août 2018: les tristes vestiges d’un bâtiment classé au patrimoine zurichois.

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