A Buenos Aires, succès des JO de la jeunesse
En Argentine, l’événement a conquis le public et dépassé toutes les attentes en matière de retombées médiatiques. Lausanne en accueillera la variante hivernale en 2020
La troisième édition estivale des Jeux olympiques de la jeunesse (JOJ) se termine dans l'allégresse à Buenos Aires. Au bout de deux semaines de compétition mettant aux prises 4000 athlètes de 15 à 18 ans, les organisateurs locaux, les responsables du CIO et les différentes délégations tirent un bilan enthousiasmé de l'événement, dont Lausanne accueillera la variante hivernale en 2020.
L'Argentine a parfaitement négocié son baptême du feu olympique, elle qui n'a jamais obtenu les «grands» Jeux malgré cinq candidatures (1936, 1940, 1956, 1968 et 2004). D'abord, Buenos Aires 2018 a fait mieux que tenir son budget. Initialement devisés à 200 millions de francs, les JOJ ont finalement coûté 40% de moins. Ensuite, le pays a réussi sa fête du sport parce que sa population était au rendez-vous: avant le début de la quinzaine, 600 000 personnes avaient sollicité un laissez-passer pour assister aux épreuves (qui étaient toutes gratuites), et les statistiques officielles indiquent que le million de spectateurs a été atteint. «De nombreuses compétitions se sont déroulées devant des milliers de spectateurs et l'ambiance sonore dans les stades était parfois assourdissante», relève ainsi Swiss Olympic dans son communiqué final.
L’effet «laboratoire»
Cet engouement n'a pas échappé à un CIO qui oeuvre à convaincre que son produit phare, les Jeux olympiques, en a fini avec le gigantisme pour générer un nouvel élan de candidatures. «Après avoir vu ce succès éclatant, personne au CIO n'a le moindre doute sur la capacité de l'Argentine et de Buenos Aires d'organiser des Jeux olympiques», a lancé le président, Thomas Bach, lors de la conférence de presse de clôture de l'événement. A l'heure actuelle, l'Argentine n'aurait toutefois pas de velléité d'accueillir les JO d'été… mais la ville la plus australe du monde, Ushuaïa, a manifesté son intérêt pour ceux d'hiver.
En attendant, la marque Jeux olympiques de la jeunesse se développe au-delà de toute espérance, dix-huit ans après une première édition à Singapour. Buenos Aires 2018 a généré 37,2 millions de visites sur les sites internet dédiés et atteint 227 millions de personnes sur les réseaux sociaux. 1200 journalistes étaient accrédités. 87 600 articles de presse ont été publiés. Ce sont les chiffres d'un événement majeur – «le plus important pour l'Argentine depuis le Mondial de 1978», dixit Gerardo Werthein, président du comité olympique national – qui joue à fond son rôle de laboratoire olympique. Après une parenthèse hivernale à Lausanne dans deux ans, les JOJ 2022 se dérouleront au Sénégal, une grande première sur le continent africain.
A Buenos Aires, la délégation suisse de 69 personnes au total a fêté quatre médailles (une d'or et une de bronze pour la triathlète Anja Weber, une de bronze pour le tireur Jason Solari, une d'argent pour les pilotes de BMX Zoé Claessens et Kevin Schunck dans une épreuve mixte) mais pour la cheffe de mission, Corinne Staub, l'essentiel tient dans «les expériences acquises sur place par les jeunes athlètes».
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La marque Jeux olympiques de la jeunesse se développe au-delà de toute espérance