Le Temps

Roger Federer soulève la coupe et quelques doutes

- L. FE

Le Bâlois remporte «ses» Swiss Indoors pour la neuvième fois en battant la surprise du tournoi, le Roumain Marius Copil, en deux sets (7-6 6-4). Mais son niveau de jeu fluctuant laisse songeur

En battant dimanche en finale le Roumain Marius Copil (93e mondial) en deux manches (7-6 6-4), Roger Federer a remporté le tournoi ATP 500 de Bâle pour la neuvième fois de sa carrière. C’est le tournoi où il a le plus de succès, à égalité avec Halle. Difficile de se souvenir que ces Swiss Indoors, «ses» Swiss Indoors, se refusèrent longtemps à lui. Il y joua pour la première fois en 1998 et perdit trois finales avant de s’imposer enfin en 2006. Le sponsor était encore une marque de tabac…

Le temps, les souvenirs, les émotions, les larmes: à la halle SaintJacqu­es, tout se mêle, tout se mélange pour Federer, à la fois star, tête de série numéro 1, enfant du pays et tête de gondole. Il a toujours une attention pour les petits ramasseurs de balles (il fut l’un d’eux), du temps pour les sponsors, un mot pour les médias. En témoigne son discours d’après-victoire, assez banal sur le fond (des remercieme­nts d’usage) mais exprimé en Hochdeutsc­h, anglais, français («sur demande de Marc Rosset») et dialecte bâlois. Depuis qu’il a renoncé à la Coupe Davis et à Gstaad, et en attendant la Laver Cup en septembre 2019 à Genève, le tournoi de Bâle est l’occasion de sa semaine suisse. Le public vient de tout le pays pour le voir; lui ne veut pas décevoir.

Un parcours assez étrange

Ce surcroît de pression peut expliquer le parcours assez étrange et un peu inquiétant de Roger Federer dans le tableau principal. Poussif contre Krajinovic (un set lâché), un peu mieux face à Struff, en grande difficulté face à Gilles Simon (61 fautes directes), plus convainqua­nt contre un Daniil Medvedev certes diminué, le Bâlois a plus remporté la finale sur son expérience que sur son talent. Mené 3-1 dans la première manche puis 4-1 dans la seconde, il a souffert en retour face aux puissants services de Marius Copil. Le Roumain avait certes délivré 75 aces pour se frayer une place en finale, éliminant notamment Marin Cilic au deuxième tour et Alexander Zverev en demi-finale. Il n’empêche: Federer n’a pas dissipé les doutes qui accompagne­nt ses performanc­es en demi-teinte depuis ce printemps. Ce quatrième titre de la saison n’est ainsi que le premier depuis Stuttgart mi-juin.

C’est aussi le 99e de sa carrière. Où fêtera-t-il le centième? Aurat-il encore assez d’énergie pour s’aligner à Bercy la semaine prochaine? Fera-t-il le poids aux Masters face à un Djokovic sur la piste de la place de numéro 1 mondial? Les questions sont nombreuses. Federer seul a les réponses, comme toujours. Il les garde parfois pour lui, comme cette blessure à la main qui le handicapa cet été mais dont il n’a parlé que cette semaine. Alors wait and see…

Newspapers in French

Newspapers from Switzerland