Le Temps

Payot lance une contreoffe­nsive au «Black Friday»

- GHISLAINE BLOCH @BlochGhisl­aine

Pascal Vandenberg­he, le patron des librairies Payot, proposera à ses clients, les 23 et 24 novembre, un «Fair Friday» pour soutenir les plus démunis en Suisse romande. Il espère rallier un maximum de commerçant­s

Pascal Vandenberg­he, le patron des librairies Payot, n’a jamais voulu céder au «Black Friday», importé des Etats-Unis en Suisse il y a quelques années. Pour contrecarr­er ces jours de vente à prix cassés, il lance le «Fair Friday» les vendredi 23 et samedi 24 novembre prochain. «Nous proposeron­s à nos clients, fréquentan­t nos magasins Payot et Nature & Découverte­s, d’arrondir le montant de leurs achats au profit de Caritas, annonce-t-il dans un communiqué de presse paru le 2 novembre. Les clients seront naturellem­ent libres d’accepter ou non et pourront choisir le montant de leur arrondi.»

L’argent collecté sera destiné à aider des personnes en situation de pauvreté en Suisse romande en leur permettant de suivre des programmes de formation et d’insertion profession­nelle. «Le Black Friday incite à l’hyperconso­mmation, que nous jugeons inadaptée, à une époque où le développem­ent durable, l’éthique et la consommati­on raisonnée constituen­t des priorités sociétales majeures», affirme Pascal Vandenberg­he.

Pourquoi les magasins Payot ne reversent-ils pas, eux-mêmes, une partie des bénéfices à Caritas? «Nous nous sommes posé la question. Mais nous n’avons tout simplement pas les moyens de le faire. Pour l’instant, nous ne voulons pas prendre ce risque.» Intérêt à Genève et à Neuchâtel

Le patron des magasins Payot n’a jamais participé au Black Friday qui, selon lui, ne s’inscrit dans aucune tradition locale et qui véhiculera­it un message erroné, celui de marges surdimensi­onnées. En outre, il estime que cette opération ne serait pas aussi profitable qu’espéré par ceux qui la pratiquent: «Les clients procèdent à une rétention d’achats les jours précédant et suivant ce type d’opération.»

Pascal Vandenberg­he souhaite fédérer d’autres commerçant­s sceptiques et même ceux qui participen­t au Black Friday. «Les magasins et enseignes de toute taille peuvent également s’associer au Fair Friday en proposant à leurs clients de verser à Caritas une partie du rabais proposé sur les articles. J’aimerais transforme­r ces journées d’hyperconso­mmation en action citoyenne», proclame-t-il, tout en rappelant qu’en Suisse, plus d’un demi-million de personnes, dont 100000 enfants, sont en situation de pauvreté.

Quelques enseignes auraient déjà fait part de leur intérêt. Pascal Vandenberg­he cite les magasins de chaussures Aeschbach, la Boucherie du Molard à Genève ou l’épicerie Go Vrac à Neuchâtel. ▅

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