Angela Merkel plaide à son tour pour une armée européenne
La chancelière allemande a plaidé mardi à Strasbourg en faveur d’un Conseil de sécurité européen
Affaiblie et sur le départ de son parti, la chancelière allemande, Angela Merkel, a encore des rêves européens. Lors d’un discours mardi à Strasbourg, elle a repris à son compte l’idée véhiculée ces derniers jours par Emmanuel Macron de mettre sur pied une armée européenne.
La chancelière a plaidé pour un Conseil de sécurité européen avec une présidence tournante et s’est dite plus que jamais convaincue que l’Europe doit décider seule de son destin, les alliances étant de plus en plus «remises en cause». Sans jamais citer l’allié américain, elle a insisté sur le fait que cette force d’intervention européenne ne ferait pas concurrence à l’Organisation du traité de l’Atlantique Nord (OTAN) mais viendrait la compléter.
Cette vision d’une armée européenne appelée à se former «un jour» est le seul grand gage donné à ses partenaires, et en particulier à Paris. Sur l’union économique et monétaire comme sur la taxe sur les géants du numérique, elle a gardé sa position habituelle.
C’est tout le paradoxe de son intervention. Invitée à se prononcer sur l’avenir de l’UE, la chancelière, au pouvoir depuis treize ans, n’y participera peut-être bientôt plus. A Strasbourg, beaucoup ont saisi cette occasion pour régler leurs comptes avec elle et lui ont reproché d’avoir toujours privilégié les intérêts allemands et même initié des méthodes contestées comme lors de la crise grecque avec la troïka (UE, Banque centrale européenne et Fonds monétaire international). Schengen mis en péril
Mais personne n’a pu lui contester son engagement pour les réfugiés, qu’elle a accueillis à bras ouverts en 2015, et pour la solidarité en matière d’asile qu’elle a ensuite demandée à ses collègues. Un engagement sincère mais là encore pas résolument pro-européen, cette décision ayant aussi été accusée à l’époque d’avoir mis en péril Schengen. ■