Le Temps

Olivier Thormann quitte son poste de procureur

JUSTICE Le responsabl­e de la division Criminalit­é économique du Ministère public de la Confédérat­ion part, malgré le classement d’une procédure le visant

- t CÉLINE ZÜND, ZURICH @celinezund

Olivier Thormann, procureur chargé des Affaires économique­s au Ministère public de la Confédérat­ion (MPC), quitte son poste. La décision a été prise d’un commun accord avec le procureur général Michael Lauber «après une discussion bilatérale et une évaluation de la situation», affirme le MPC dans une prise de position vendredi, sans donner davantage de détails sur les motifs de cette rupture. L’institutio­n prend congé de l’un de ses enquêteurs phares en le remerciant pour son travail dans «la lutte contre la corruption internatio­nale, le blanchimen­t et la criminalit­é économique».

Dans un premier temps, fin octobre, le Fribourgeo­is, chef de la division Criminalit­é économique du MPC, avait été suspendu provisoire­ment de toutes ses fonctions. Cette décision faisait suite aux accusation­s portées contre Olivier Thormann dans le cadre de procédures pénales concernant le football et la FIFA.

L’autorité de surveillan­ce du MPC avait alors désigné le procureur fédéral extraordin­aire Ulrich Weder pour clarifier ces allégation­s. Vendredi matin, avant l’annonce de la dissolutio­n des relations de travail entre Olivier Thormann et le MPC, Ulrich Weder annonçait avoir classé la procédure contre Olivier Thormann en date du 9 novembre. Son enquête, qui aura duré quatre semaines, l’a conduit à réfuter les accusation­s contre le désormais ex-responsabl­e de la division Criminalit­é économique du MPC. Olivier Thormann était soupçonné de violation du secret profession­nel, d’entrave à l’action pénale, d’octroi d’un avantage et de corruption passive, précise encore le procureur extraordin­aire. Des griefs en lien avec «des propos et le comporteme­nt» d’Olivier Thormann à l’encontre d’un ancien employé de la FIFA.

C’est à la suite de ces accusation­s rapportées en septembre 2018 au MPC que le procureur général Michael Lauber avait soudaineme­nt mis à pied son collaborat­eur. Malgré l’abandon des poursuites contre lui, l’affaire a apparemmen­t provoqué un séisme trop grand pour envisager le retour de l’enquêteur au sein du MPC.

Au cours de ces dernières années, Olivier Thormann était monté en puissance, s’occupant de plusieurs procédures pénales suisses sensibles, d’envergure internatio­nale: les affaires de corruption impliquant le fonds d’investisse­ment malaisien 1MDB ou la société brésilienn­e Petrobras, par exemple. Ou encore le scandale des matchs truqués en Challenge League en 2012.

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