La Suisse de demain imaginée par nos lecteurs
BOÎTE À IDÉES A l’occasion de son 20e anniversaire et pour la cause La Suisse laboratoire politique, «Le Temps» a mis ses lecteurs et lectrictribution. Notre invitation à participer sur notre site internet à un brainstorming sur la machine politique suiss
Nous vous présentons le résultat d’un brainstorming inédit sur l’avenir des institutions et du fédéralisme
La Suisse doit être et rester un laboratoire politique: c’est le postulat sur lequel repose une des sept causes pour lesquelles Le Temps s’est engagé en 2018, année de ses 20 ans. Cette envie partait d’un constat: notre pays peine à mener à bien de grandes réformes, tandis que la classe politique est prise de vitesse par la société civile. Les partis tournent en rond, et l’irruption du numérique stimule la démocratie directe, au risque de déséquilibrer la fine machinerie helvétique.
Par le biais d’un formulaire en ligne, nous avons lancé une chasse aux idées sur notre site en octobre dernier. «Quelles sont vos idées pour améliorer le fonctionnement de la démocratie suisse?» avonsnous, en substance, demandé à nos lecteurs. Comment installer la transparence? Renforcer la participation? Et améliorer le rapport de confiance envers les autorités? Les réponses ont été nombreuses, entre 80 et 150 selon les questions.
Il en ressort des propositions originales, comme la sélection des élus par tirage au sort, l’introduction d’impôts modulables – dont une partie du montant pourrait être affectée selon les intérêts du contribuable –, l’idée de récompenser le vote par un rabais fiscal ou encore la création d’une identité numérique sécurisée grâce à la blockchain.
Ces propositions sont commentées par Johan Rochel (Foraus et Appel citoyen), Rebecca Ruiz (conseillère nationale socialiste vaudoise) et Philippe Nantermod (conseiller national PLR valaisan).
Peut-on récompenser le fait de voter par un rabais fiscal?
Le déficit de transparence du monde politique suisse est sans doute la préoccupation la plus souvent exprimée par nos lecteurs, comme il ressort de la chasse aux idées proposée sur notre site internet en octobre dernier dans le cadre du 20e anniversaire du Temps. Comment votent nos élus? Dans l’intérêt général selon leurs convictions politiques, ou pour servir les intérêts économiques et sectoriels dans lesquels ils sont aussi engagés? Bien qu’inhérente au parlement de milice, la place des lobbyistes sous la Coupole fédérale suscite de multiples critiques.
«Quelles sont vos idées pour améliorer le fonctionnement de la démocratie suisse?» avions-nous demandé à nos lecteurs. En particulier pour installer la transparence, renforcer la participation, améliorer le rapport de confiance envers les autorités et adapter le fédéralisme, quatre domaines où nous décelons des lacunes. Les réponses sur notre site ont été nombreuses, entre 80 et 150 selon les questions. Elles ont pris des formes multiples, de la proposition tenant en une simple phrase à de véritables exposés. Les participants: quelques «pros» de la réflexion politique et un grand nombre d’«amateurs». Parmi eux, bien que nous ne nous soyons pas livrés à une statistique précise, une nette majorité d’hommes.
Outre la question de l’indépendance des élus, notre brainstorming fait apparaître une autre frustration: celle d’une classe politique insuffisamment représentative de la société dans son ensemble, en particulier vis-à-vis des femmes, des étrangers, des jeunes et des milieux modestes. Il en ressort également l’espoir que l’irruption du numérique dans la vie politique rendra notre démocratie plus participative.
Parmi la masse des réponses reçues, nous avons retenu les 15 propositions listées ci-dessous, qui sont parfois des synthèses de diverses contributions. Si notre choix a porté sur les propositions orientées vers le changement, il ne faut pas en déduire que celles-ci sont unanimes, d’autres lecteurs estimant les remèdes pires que les maux. Du moins sont-elles généralement l’expression d’un souci largement partagé.
▅