Une zone aux mains du régime syrien attaquée au «gaz toxique»
PROCHE-ORIENT Damas accuse des groupes «terroristes» d’avoir perpétré une attaque chimique dans la ville d’Alep. La Russie a mené des frappes de représailles. Les rebelles, eux, nient toute implication
Selon un photographe de l’AFP, des dizaines de personnes, dont des femmes et des enfants, ont afflué la nuit vers un hôpital d’Alep, métropole du nord de la Syrie aux mains du régime. Les blessés semblaient pris de vertige et avaient du mal à respirer, ils ont été soignés à l’aide de masques à oxygène, qu’ils ont gardés pendant une quinzaine de minutes. L’agence officielle Sana a fait état de «107 cas de suffocation».
Les autorités syriennes ont accusé des «groupes terroristes», leur terminologie habituelle qui ne fait pas de distinction entre djihadistes et rebelles. Le chef de la police d’Alep a accusé «les groupes terroristes» d’avoir utilisé «des roquettes contenant des gaz toxiques». A Moscou, le Ministère de la défense russe a évoqué des «explosifs contenant apparemment du chlore». Une importante coalition rebelle a démenti toute implication dans l’attaque.
Frappes russes
En représailles, «des frappes ont été menées par des avions de l’armée russe» contre des positions «terroristes», selon le Ministère de la défense russe. «Toutes les cibles ont été détruites.» Ces raids, les premiers en plus de deux mois, ont visé des territoires contrôlés par les djihadistes et les rebelles près de la ville d’Alep, selon l’Observatoire syrien des droits de l’homme.
Ils interviennent malgré un accord dévoilé en septembre par la Russie et la Turquie, parrain traditionnel des rebelles, visant à mettre en place une trêve et à créer une «zone démilitarisée» qui doit séparer les territoires insurgés des régions gouvernementales dans les provinces voisines d’Alep et d’Idleb. ▅