Effets-frontière dans l’Arc jurassien
Jusqu’il y a peu, les régions frontalières vivaient en équilibre. La Suisse offrait des emplois, la Franche-Comté offrait une main-d’oeuvre. Ce système «donnant-donnant» de codéveloppement ne faisait que des gagnants. Or, des études universitaires récentes à Neuchâtel et Besançon ont démontré que tous n’étaient pas gagnants. Les collectivités publiques, villes et cantons, se sont retrouvées subitement perdantes. Pourquoi? Avant la crise horlogère, les collectivités locales profitaient pleinement des effets-frontière, car le capital restait en territoire et les retombées étaient immédiates. Villes et cantons investissaient dans des équipements routiers, culturels et sociaux. Or aujourd’hui, la consommation suisse en France dévitalise les services en Suisse et le foncier en est affecté. L’économie transfrontalière d’aujourd’hui échappe aux territoires de production. Villes et cantons sont les perdants. Des outils nouveaux sont à inventer, circuits courts, Fablab, espaces de coworking et autres outils de collaboration conçus dans une perspective d’intérêt commun. Des revenus sont à capter, des emplois sont à créer. Une logique transfrontalière nouvelle est à créer pour cette économie présentielle nouvelle. Tel est l’effort du Forum transfrontalier Arc jurassien et de la Communauté de travail jurassienne (CTJ), qui vient de tenir deux colloques sur le sujet. L’économie transfrontalière est impactée par la mondialisation de la production. Des mesures innovantes sont à prendre. Un large laboratoire s’ouvre, qui ne laisse pas perdantes les collectivités locales de production.
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