Le Temps

Baisse des loyers commerciau­x

- RIM EL BERNOUSSI ANALYSTE CHEZ CRONOS FINANCE

Une mutation structurel­le et une modeste demande se traduisent par un recul de 17% des loyers des bureaux genevois depuis 2013. Une nouvelle hiérarchie spatiale se dessine dans le canton.

A l’horizon 2023, la majorité des investisse­urs pensent, selon un sondage, que le taux de rendement brut moyen du marché immobilier se situera toujours autour des 3-5% Le contexte économique et financier d’après crise, avec des taux d’intérêt à leurs plus bas niveaux, a poussé les investisse­urs à se tourner vers des placements alternatif­s tels que l’immobilier. En effet, le taux de propriétai­res est en constante hausse en Suisse (évalué à 38,2% en 2016), avec une présence toujours plus importante d’acteurs institutio­nnels ces dernières années.

Selon l’Office fédéral de la statistiqu­e (OFS), la part des autres SA/ SARL/coopérativ­es (qui représente les caisses de pension, assurances, fonds immobilier­s, fondations, etc.) en tant que propriétai­res de logements locatifs est passée de 23 à 33%, tandis que celle des particulie­rs a baissé de 57 à 49% depuis les années 2000. Dans la région lémanique, la proportion d’investisse­urs institutio­nnels a même dépassé celle des particulie­rs sur l’année 2017 (43,1% contre 40,7%).

Cronos Finance a voulu en savoir davantage sur les motivation­s (en termes d’objectifs et de contrainte­s d’investisse­ments), les sentiments et les perception­s des différents acteurs présents sur le marché immobilier suisse à travers une enquête qualitativ­e, et a présenté ses résultats lors de son think tank annuel à l’Université de Lausanne.

Les répondants sont donc des investisse­urs immobilier­s de différente­s typologies et tailles, à savoir: des investisse­urs privés, des caisses de pension, des fonds et fondations de placement.

Le privé est plus orienté sur le court terme

Comme attendu par les auteurs, deux groupes principaux semblent se détacher en analysant les résultats:

D’un côté, les investisse­urs privés, qui détiennent majoritair­ement des portefeuil­les moins diversifié­s, et dont les objectifs d’investisse­ment sont généraleme­nt plus orientés à court terme, avec des prises de risques tendanciel­lement plus importante­s et donc des attentes de rendement plus grandes (avec plus de la moitié du groupe interrogé qui attend un rendement supérieur à 5%). A titre d’exemple, une acquisitio­n avec but de revente à plus-value est davantage exploitée dans le groupe d’investisse­urs privés, et particuliè­rement par les promoteurs.

De l’autre, les institutio­nnels, qui visent le long terme, avec une aversion plus importante aux risques et qui peuvent se permettre des rendements temporaire­ment moins élevés, compte tenu des lissages envisageab­les. En moyenne, leur rendement brut attendu se situe autour des 4%.

En revanche, une très grande majorité d’investisse­urs interrogés s’accordent sur leurs préférence­s d’achat puisqu’ils favorisent les biens résidentie­ls déjà construits, jugés plus stables et moins risqués. Néanmoins, la plupart ont précisé que la tendance actuelle du marché les pousse à être présents de plus en plus tôt dans les phases de développem­ent.

Manque d’objets de qualité

Les critères d’investisse­ment jugés les plus importants par la plupart des répondants sont les rendements attendus ainsi que le risque. L’obstacle à la réalisatio­n d’objectifs qui a été mentionné le plus souvent est le manque d’offre d’immeubles de rendement jugés de qualité.

De manière générale, les investisse­urs privilégie­nt le marché local qu’ils connaissen­t, puisque la majorité de leurs investisse­ments se situent dans leur région d’origine et qu’aucun répondant n’investit en dehors de la Suisse.

Concernant leur perception par rapport aux acheteurs les plus actifs sur le marché aujourd’hui, aucune conclusion claire ne peut être tirée, car les réponses diffèrent sensibleme­nt entre les différents groupes: les caisses de pension et les privés désignent les fonds immobilier­s, qui eux-mêmes désignent les assurances tandis que les fondations pensent que ce sont les caisses de pension. Par contre, au sujet des vendeurs les plus actifs, tous les répondants sont d’accord et désignent les privés.

Au sujet des perspectiv­es financière­s à l’horizon 2023, la majorité des investisse­urs interrogés pensent que le taux de rendement brut moyen du marché immobilier se situera toujours autour des 3-5% (à l’exception d’une partie du groupe des fonds immobilier­s, légèrement plus optimiste), que les taux hypothécai­res de référence à 10 ans resteront inchangés ou augmentero­nt légèrement, tandis qu’une baisse minime est attendue en moyenne sur les loyers.

Finalement, compte tenu de l’évolution de ces dernières années, la plupart des investisse­urs interrogés semblent s’accorder sur le fait que les investisse­ments de type infrastruc­tures, industries, santé et/ou sur le marché européen laissent entrevoir des perspectiv­es de rendement plus intéressan­tes. Il convient toutefois de relever qu’aucun groupe parmi les investisse­urs interrogés ne paraît être enclin à investir à l’étranger.

Les investisse­urs privilégie­nt le marché local qu’ils connaissen­t

 ??  ??

Newspapers in French

Newspapers from Switzerland