Klimt et Kokoschka, premières stars du MCBA
Le Musée cantonal des beaux-arts de Lausanne a dévoilé lundi un ambitieux programme. Après un accrochage inaugural qui sera verni en octobre 2019, la première grande exposition thématique sera consacrée à la scène viennoise du tournant du XIXe siècle
Aux grandes attentes que suscite l’ouverture prochaine du Musée cantonal des beaux-arts de Lausanne (MCBA) sur le site de Plateforme 10, son directeur, Bernard Fibicher, répond avec de grandes ambitions, comme il l’a souligné lundi lors d’une conférence de presse organisée à l’intérieur même du bâtiment conçu par le bureau d’architecture barcelonais Barozzi Veiga. Un édifice tout en longueur qui, enfin débarrassé de ses échafaudages, dévoile une monumentale façade minérale s’intégrant parfaitement dans l’espace urbain.
Alors que dans plusieurs salles la climatisation vient d’être mise en fonction afin de s’assurer une conservation optimale des oeuvres, le MCBA entame son sprint final. Il sera officiellement célébré lors d’une cérémonie de remise des clés qui donnera lieu, les 6 et 7 avril prochain, à deux journées portes ouvertes. Choyer les donateurs
Bernard Fibicher a décidé de proposer pour l’occasion des performances et oeuvres immatérielles; un moyen, dit-il, de préparer le musée à recevoir quelques mois plus tard ses premières oeuvres physiques. Celles-ci seront visibles dès le 6 octobre avec Atlas – Cartographie du don, un accrochage inaugural qui présentera durant quatre mois une sélection de pièces léguées à l’institution entre 1840 et 2018. Un moyen de remercier les donateurs qui, au fil des décennies, ont contribué à enrichir ses collections.
On pourra notamment y admirer des oeuvres récemment offertes par la légendaire galeriste lausannoise Alice Pauli, et signées Pierre Soulages, Giuseppe Penone ou Anish Kapoor.
C’est ensuite en février 2020 que le MCBA prendra son rythme de croisière avec, à la faveur d’un imposant volume qu’il ne possédait pas au Palais de Rumine, une programmation dense et éclectique – neuf expositions temporaires seront organisées chaque année, dont les trois principales occuperont 1200 m2, répartis sur deux étages. La première, A fleur de peau. Vienne 1990, de Klimt à Schiele et Kokoschka, se penchera de février à mai 2020 sur l’apport fondateur de la scène viennoise à l’art moderne émergent.
Suivront un éclairage sur la scène contemporaine vaudoise, doublé d’une rétrospective consacrée à Jean Otth, pionnier de l’art vidéo en Suisse, puis une plongée dans l’oeuvre de l’Américaine Kiki Smith. Des fonds historiques aux acquisitions d’après-guerre
En marge de ces expositions événements qui occuperont l’aile ouest du MCBA, la partie est sera dédiée aux espaces permanents; après avoir mis en lumière ses legs et donations, l’institution y inaugurera un parcours passant des fonds historiques (Vallotton, Soutter, Steinlen) aux acquisitions d’après-guerre (Nouveaux Fauves, abstraction, vidéo et installations). Un nouveau catalogue sera édité pour accompagner un accrochage qui sera «renouvelé à une cadence lente, au fil des ans».
Dans le prolongement des salles qui accueilleront ce voyage à travers les collections, un petit espace, appelé Dossier, proposera annuellement, en relation avec les artistes présents dans les fonds, trois expositions monographiques d’art ancien, moderne et contemporain. Sont annoncés pour 2020 des focus sur Albert-Edgar Yersin, Giovanni Giacometti et Christian Boltanski.
Enfin, un dernier espace, Projet, se concentrera uniquement sur la création contemporaine et des oeuvres réalisées in situ. Et tandis que le MCBA entrera en 2021 dans sa deuxième année de fonctionnement, il sera alors rejoint par le Musée de l’Elysée et le Mudac, qui viendront compléter Plateforme 10, ce quartier des arts auquel l’Etat de Vaud souhaite donner un rayonnement international.
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