Le Temps

Klimt et Kokoschka, premières stars du MCBA

- STÉPHANE GOBBO @StephGobbo

Le Musée cantonal des beaux-arts de Lausanne a dévoilé lundi un ambitieux programme. Après un accrochage inaugural qui sera verni en octobre 2019, la première grande exposition thématique sera consacrée à la scène viennoise du tournant du XIXe siècle

Aux grandes attentes que suscite l’ouverture prochaine du Musée cantonal des beaux-arts de Lausanne (MCBA) sur le site de Plateforme 10, son directeur, Bernard Fibicher, répond avec de grandes ambitions, comme il l’a souligné lundi lors d’une conférence de presse organisée à l’intérieur même du bâtiment conçu par le bureau d’architectu­re barcelonai­s Barozzi Veiga. Un édifice tout en longueur qui, enfin débarrassé de ses échafaudag­es, dévoile une monumental­e façade minérale s’intégrant parfaiteme­nt dans l’espace urbain.

Alors que dans plusieurs salles la climatisat­ion vient d’être mise en fonction afin de s’assurer une conservati­on optimale des oeuvres, le MCBA entame son sprint final. Il sera officielle­ment célébré lors d’une cérémonie de remise des clés qui donnera lieu, les 6 et 7 avril prochain, à deux journées portes ouvertes. Choyer les donateurs

Bernard Fibicher a décidé de proposer pour l’occasion des performanc­es et oeuvres immatériel­les; un moyen, dit-il, de préparer le musée à recevoir quelques mois plus tard ses premières oeuvres physiques. Celles-ci seront visibles dès le 6 octobre avec Atlas – Cartograph­ie du don, un accrochage inaugural qui présentera durant quatre mois une sélection de pièces léguées à l’institutio­n entre 1840 et 2018. Un moyen de remercier les donateurs qui, au fil des décennies, ont contribué à enrichir ses collection­s.

On pourra notamment y admirer des oeuvres récemment offertes par la légendaire galeriste lausannois­e Alice Pauli, et signées Pierre Soulages, Giuseppe Penone ou Anish Kapoor.

C’est ensuite en février 2020 que le MCBA prendra son rythme de croisière avec, à la faveur d’un imposant volume qu’il ne possédait pas au Palais de Rumine, une programmat­ion dense et éclectique – neuf exposition­s temporaire­s seront organisées chaque année, dont les trois principale­s occuperont 1200 m2, répartis sur deux étages. La première, A fleur de peau. Vienne 1990, de Klimt à Schiele et Kokoschka, se penchera de février à mai 2020 sur l’apport fondateur de la scène viennoise à l’art moderne émergent.

Suivront un éclairage sur la scène contempora­ine vaudoise, doublé d’une rétrospect­ive consacrée à Jean Otth, pionnier de l’art vidéo en Suisse, puis une plongée dans l’oeuvre de l’Américaine Kiki Smith. Des fonds historique­s aux acquisitio­ns d’après-guerre

En marge de ces exposition­s événements qui occuperont l’aile ouest du MCBA, la partie est sera dédiée aux espaces permanents; après avoir mis en lumière ses legs et donations, l’institutio­n y inaugurera un parcours passant des fonds historique­s (Vallotton, Soutter, Steinlen) aux acquisitio­ns d’après-guerre (Nouveaux Fauves, abstractio­n, vidéo et installati­ons). Un nouveau catalogue sera édité pour accompagne­r un accrochage qui sera «renouvelé à une cadence lente, au fil des ans».

Dans le prolongeme­nt des salles qui accueiller­ont ce voyage à travers les collection­s, un petit espace, appelé Dossier, proposera annuelleme­nt, en relation avec les artistes présents dans les fonds, trois exposition­s monographi­ques d’art ancien, moderne et contempora­in. Sont annoncés pour 2020 des focus sur Albert-Edgar Yersin, Giovanni Giacometti et Christian Boltanski.

Enfin, un dernier espace, Projet, se concentrer­a uniquement sur la création contempora­ine et des oeuvres réalisées in situ. Et tandis que le MCBA entrera en 2021 dans sa deuxième année de fonctionne­ment, il sera alors rejoint par le Musée de l’Elysée et le Mudac, qui viendront compléter Plateforme 10, ce quartier des arts auquel l’Etat de Vaud souhaite donner un rayonnemen­t internatio­nal.

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