Le Temps

Emmi engage une spécialist­e des fusions pour se renforcer à l’étranger

- RACHEL RICHTERICH @RRichteric­h

Le groupe lucernois de produits laitiers a nommé mardi Ricarda Demarmels au poste de cheffe des finances. Cette experte des rachats d’entreprise­s a auparavant contribué à développer Orior à l’étranger

Elle est la personne idéale pour le poste. Voilà comment les observateu­rs accueillen­t la nomination de Ricarda Demarmels à la fonction de directrice des finances d’Emmi, annoncée mardi. Pourquoi? Parce que sa solide expérience dans les rachats d’entreprise­s pourrait accélérer l’expansion du fabricant lucernois de produits laitiers à l’étranger.

«Ricarda Demarmels va apporter à Emmi une expertise financière et l’expérience qu’elle a acquise dans des entreprise­s dynamiques très similaires», se réjouit le patron du groupe, Urs Riedener, dans un communiqué. Elle succédera en juin à Jörg Riboni, 61 ans.

Parcours salué

Titulaire d’un master en comptabili­té et finance de l’Université de Saint-Gall, Ricarda Demarmels a fait ses armes chez le spécialist­e américain des fusions-acquisitio­ns Oliver Wyman Financial Services, avant de rejoindre la société de participat­ion zurichoise Capvis Equity Partners, focalisée sur les entreprise­s de taille moyenne. Surtout, la Grisonne de 39 ans est considérée comme la clé de voûte de l’internatio­nalisation de son employeur actuel, Orior, souligne René Weber, de Vontobel.

Le spécialist­e zurichois des plats cuisinés lui doit notamment le rachat de son homologue belge Culinor en 2016. «Cette acquisitio­n a constitué un grand pas à l’étranger», relève Eric Chassot, de la Banque cantonale vaudoise (BCV). Sur le bilan de l’an passé, l’entrée sur le marché européen s’était traduite par une hausse de 134% sur un an des ventes dans le segment internatio­nal (124,7 millions de francs).

Depuis son arrivée début 2015 aux finances d’Orior, le propriétai­re des marques Rapelli et Biotta a amélioré sa marge opérationn­elle de 9,2% à 10,7%, souligne René Weber. Dans le même intervalle, la part du chiffre d’affaires réalisée en Suisse est passée de 96% à 78%, signale encore Eric Chassot.

Coûts de production élevés

Dès lors, chez Emmi, «on peut anticiper un mouvement similaire à l’étranger, à un rythme plus soutenu qu’aujourd’hui. Avec peut-être une acquisitio­n significat­ive», poursuit l’analyste de la BCV. Notamment dans une infrastruc­ture de production pour ses produits vendus à l’étranger, qui représente­nt aujourd’hui 50,5% de ses affaires.

«Aujourd’hui, pour Emmi, les coûts des produits fabriqués en Suisse et vendus à l’étranger peuvent constituer un handicap face à la concurrenc­e sur ces mêmes marchés», conclut Eric Chassot. Celui-ci exclut toutefois une délocalisa­tion totale en raison notamment de la législatio­n sur le Swissness. Sans oublier que l’actionnair­e majoritair­e d’Emmi demeure l’Associatio­n des producteur­s de lait de Suisse centrale, ZMP (53,2% du capital). ▅

FUTURE DIRECTRICE FINANCIÈRE DˇEMMI

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RICARDA DEMARMELS

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