L’EFFROYABLE HOLMES
Professeur à Genève et Paris, Alexandra Midal raconte le tueur Henry Howard Holmes à travers l’architecture de sa maison, pensée comme un manoir de l’horreur Jack l’éventreur, le plus grand
serial killer de l’histoire? Sans aucun doute le plus célèbre, mais pas forcément le plus efficace. Car à côté de l’Américain Henry Howard Holmes, le Londonien ferait presque figure d’anatomiste dilettante. Mais pourquoi un livre sur un tueur en série dans cette section consacrée aux ouvrages sur le design et le bâti? Parce que pour Alexandra Midal, l’effroyable Holmes a élevé le meurtre au rang de l’architecture.
Professeur en théorie du design à la HEAD-Genève et à l’ENSCI à Paris, elle explique tout au long de 100 pages palpitantes comment la maison qu’il fait construire en 1886 à Chicago a été pensée dans le seul but de tuer et de faire disparaître les corps. Et en quoi, dans la capitale de l’équarrissage industriel, cet abattoir dédié aux humains met déjà en pratique les théories fonctionnalistes des modernes.
CONFESSIONS MACABRES
On ignore combien Holmes a fait de victimes. Lors de son arrestation en 1896, il en avouera vingtsept. Mais vu le nombre de personnes à n’être jamais ressorties du Château (le nom de la baraque des horreurs), on les estime à plus de cent. En majorité des femmes (ses maîtresses, ses employées et ses complices dans les escroqueries qu’il monte) et les enfants de ces dernières. Car Holmes tue par appât du gain, soit en volant ses victimes, soit en vendant leurs ossements aux écoles de médecine. En prison, il publiera un texte, Confessions, juste avant son exécution. Un récit glaçant où il détaille chacun des meurtres pour lesquels il a été condamné et qui est ici traduit pour la première fois en français.