BASQUIAT, PEINTRE ENRAGÉ
Trente ans après sa disparition, l’artiste jouit d’une cote incroyable
Les années passent, mais sa cote ne fléchit pas. On veut parler de celle de Jean-Michel Basquiat, mort il y a pile trente ans cette année, dont l’oeuvre continue à fasciner autant le public que le marché. On se souvient en 2010 d’une rétrospective magistrale consacrée à l’oeuvre du NewYorkais à la Fondation Beyeler de Riehen (Bâle). C’est au tour de la Fondation Louis Vuitton à Paris d’exposer les peintures de l’artiste lancé par Andy Warhol et le galeriste Bruno Bischofberger. Il est beau, a un talent fou et est l’un des rares artistes afro-américains à s’imposer en exprimant la condition noire dans un milieu où, des murs des galeries aux collectionneurs, tout est blanc. Alors oui, bien sûr, le fait qu’une overdose l’emporte à l’âge de 27 ans et que sa courte carrière compte plus de 800 tableaux expliquent en partie cette fièvre. Mais le boom du street art ces dernières années n’est sans doute pas non plus totalement étranger à ce succès imperméable aux modes. Car Basquiat a commencé par le graffiti avant de réduire son espace d’expression en passant de la ville à la toile. Ses portraits continueront néanmoins à porter en eux une sauvagerie urbaine, cette rage d’un artiste qui peint tout le temps. Le riche catalogue qui accompagne l’accrochage raconte cette biographie complexe d’un génie abattu en pleine ascension.