LE FAIT DIVERS FAIT DU CINÉMA
«Ondes de choc. Quatre films inspirés de faits divers» affirme la vivacité du cinéma suisse
Réunis en Bande à part, Frédéric Mermoud (Moka), Lionel Baier (La vanité), Ursula Meier (L’enfant d’en haut) et Jean-Stéphane Bron
(L’Opéra de Paris) sont la fierté du cinéma suisse. Et la RTS, un formidable incubateur de projets. Ces deux entités ont uni leurs forces pour produire une série de quatre films basés sur des faits divers survenus en Suisse romande, chaque cinéaste réinventant à sa manière une affaire criminelle.
Dans Sirius, Frédéric Mermoud se souvient de la tragédie de l’Ordre du Temple solaire, en 1994, pour plonger dans l’opacité mortifère du fanatisme. Il décortique les mécanismes dialectiques permettant au maître d’entraîner ses ouailles vers un protocole suicidaire. Seul un adolescent rebelle saura échapper au feu purificateur. Le sadique de Romont a défrayé la chronique entre 1981 et 1987. Dans Prénom: Mathieu, Lionel Baier suit une de ses victimes le temps d’un été. Mathieu, 17 ans, semble mener une vie normale. Mais, étranger aux autres et à lui-même, parviendra-t-il à se réinsérer dans le monde des vivants?
DEVOIR HUMAIN
Dans Journal de ma tête, Ursula Meier retrace un double parricide. Benjamin, 18 ans, abat froidement son père et sa mère. Quelles sont les répercussions de ce coup de folie? Quelle est la responsabilité morale de l’enseignante qui a encouragé ses élèves à libérer leur parole? Horrifiée par ce geste, la prof accomplit son devoir humain en soutenant le jeune criminel.
Deux petits malfrats lyonnais viennent voler des voitures à Genève. L’affaire tourne mal et Riyad se retrouve seul à tenter de passer en France par un col alpin enneigé. D’un matin chargé de ténèbres à la blancheur éblouissante des neiges mortifères, Jean-Stéphane Bron démontre, dans La vallée, la linéarité du destin. Rassemblés dans un coffret, ces quatre films d’auteur sont assortis d’interviews des réalisateurs.