Changer de registre présidentiel
Adieu «Jupiter» et la disruption. Bonjour la participation et l’écoute, à tous les niveaux de l’Etat. Depuis une semaine, alors que beaucoup de «gilets jaunes» avouaient leur frustration devant son silence, Emmanuel Macron a consulté. Résultat: ses interlocuteurs, en particulier les maires, ont brossé devant lui le tableau de sa spectaculaire impopularité dans la France des territoires et des classes moyennes, qui l’accuse de l’avoir abandonnée au profit des villes et des riches.
Problème: présider autrement exigerait d’avoir à disposition un entourage de rechange et une capacité à rassembler au-delà des clivages politiques. Ce que le début de quinquennat a échoué à faire après la débauche initiale de quelques personnalités de droite, dont Edouard Philippe, ou de gauche, comme le ministre des Affaires étrangères, Jean-Yves Le Drian.
Plus de sobriété à l’Elysée
Difficile, aussi, pour Emmanuel Macron, de changer ce qui l’isole beaucoup d’une partie de la population après avoir tant séduit: son jeune âge, et sa conviction que la France doit être à l’aise dans l’économie mondialisée. On peut en revanche parier sur l’arrivée d’une période de sobriété à l’Elysée, vu les polémiques suscitées par les rénovations en cours de la salle des fêtes du palais présidentiel. le vrai problème est qu’Emmanuel Macron avait fait du face-à-face direct avec le peuple son registre privilégié. Et qu’il a aujourd’hui (presque) tout perdu sur ce terrain-là.