Le Temps

Donner de son temps «à petites doses»

- FLORIAN DELAFOI @floriandel

L’étudiant ne réduit pas l’engagement politique au circuit traditionn­el. «Chacun peut donner de son temps là où il se sent le plus à l’aise, que ce soit une ONG ou une associatio­n, à petites doses.» Un schéma qui séduit Enora Stein, 18 ans, membre de l’organisati­on du mouvement pour le climat à Genève. «Plusieurs causes me tiennent à coeur, comme les migrations, le féminisme ou l’environnem­ent. Je suis plutôt de gauche», confie-t-elle, sans citer le nom d’un parti. «Je n’ai pas prévu de m’impliquer directemen­t en politique. Le mouvement est né d’un grand manque de confiance envers les élus. Il y a plus de paroles que d’actes, le système est compliqué à faire changer.»

La collégienn­e genevoise et ses camarades ont été approchés par plusieurs politicien­s, dont un élu du Grand Conseil. Ce dernier veut transmettr­e le message des jeunes au parlement cantonal. Une demande accueillie avec prudence. «On essaie de ne pas tomber dans la récupérati­on politique. La mobilisati­on est une occasion pour les partis de recruter des jeunes plus facilement.»

Rémi Petitpierr­e partage son constat. Mais il ne regrette pas d’avoir sauté le pas, même si la mission n’est pas toujours évidente. Il aimerait que l’accès à la politique communale soit facilité pour les jeunes. Pourquoi ne pas ouvrir la porte dès 16 ans? «Dans le canton de Vaud, les élections ont lieu tous les cinq ans. A l’échelle d’une vie, ce n’est rien. Mais pour un jeune, c’est beaucoup. Cela correspond à la durée d’un cursus universita­ire», regrette-t-il. Autre obstacle: l’heure des séances. Il a parfois de la peine à participer au débat à cause d’une «certaine dictature de l’horaire». Il parvient toutefois à aménager son emploi du temps. Une activité plaisante, au point de rêver d’un deuxième mandat.

Newspapers in French

Newspapers from Switzerland