Donner de son temps «à petites doses»
L’étudiant ne réduit pas l’engagement politique au circuit traditionnel. «Chacun peut donner de son temps là où il se sent le plus à l’aise, que ce soit une ONG ou une association, à petites doses.» Un schéma qui séduit Enora Stein, 18 ans, membre de l’organisation du mouvement pour le climat à Genève. «Plusieurs causes me tiennent à coeur, comme les migrations, le féminisme ou l’environnement. Je suis plutôt de gauche», confie-t-elle, sans citer le nom d’un parti. «Je n’ai pas prévu de m’impliquer directement en politique. Le mouvement est né d’un grand manque de confiance envers les élus. Il y a plus de paroles que d’actes, le système est compliqué à faire changer.»
La collégienne genevoise et ses camarades ont été approchés par plusieurs politiciens, dont un élu du Grand Conseil. Ce dernier veut transmettre le message des jeunes au parlement cantonal. Une demande accueillie avec prudence. «On essaie de ne pas tomber dans la récupération politique. La mobilisation est une occasion pour les partis de recruter des jeunes plus facilement.»
Rémi Petitpierre partage son constat. Mais il ne regrette pas d’avoir sauté le pas, même si la mission n’est pas toujours évidente. Il aimerait que l’accès à la politique communale soit facilité pour les jeunes. Pourquoi ne pas ouvrir la porte dès 16 ans? «Dans le canton de Vaud, les élections ont lieu tous les cinq ans. A l’échelle d’une vie, ce n’est rien. Mais pour un jeune, c’est beaucoup. Cela correspond à la durée d’un cursus universitaire», regrette-t-il. Autre obstacle: l’heure des séances. Il a parfois de la peine à participer au débat à cause d’une «certaine dictature de l’horaire». Il parvient toutefois à aménager son emploi du temps. Une activité plaisante, au point de rêver d’un deuxième mandat.