Londres et Bruxelles reprennent leurs discussions
La première ministre britannique, Theresa May, a retrouvé jeudi le président de la Commission européenne, JeanClaude Juncker, pour explorer les possibilités d’un nouvel arrangement sur le départ imminent de son pays
Bruxelles et Londres, toujours bloqués sur la question du filet de sécurité irlandais, ont convenu jeudi d’avoir de nouvelles «discussions» pour sortir de l’impasse sur le Brexit, à l’issue de conversations entre Theresa May et les dirigeants de l’Union européenne.
«Pas facile mais essentiel»
La première poignée de main de la journée, avec le président de la Commission européenne, Jean-Claude Juncker, avait été polie, sans un mot. A l’issue d’une série de réunions avec les hauts responsables de l’UE, Theresa May a qualifié ses conversations de «musclées mais constructives». Et dit qu’elle ferait en sorte que le Brexit intervienne «dans les temps», le départ du Royaume-Uni étant programmé pour dans moins de deux mois, le 29 mars.
«Ça ne va pas être facile, mais, c’est essentiel, le président Juncker et moi-même avons convenu que des discussions allaient commencer pour trouver une façon d’y parvenir», a déclaré Theresa May après son dernier rendez-vous de la journée, avec le président du Conseil européen, Donald Tusk. Ce dernier a sèchement résumé la rencontre sur Twitter: «Toujours pas de percée en vue. Les discussions se poursuivent.»
En vertu de la déclaration commune rendue publique par Theresa May et Jean-Claude Juncker, les discussions à venir doivent permettre de voir s’il est possible de trouver une solution qui recueillerait à la fois une majorité suffisante au parlement britannique et «respecterait» les orientations fixées par les 27 partenaires du Royaume-Uni au sein de l’UE.
Rendez-vous est déjà pris: le négociateur en chef de l’UE, Michel Barnier, va rencontrer lundi à Strasbourg – où le Parlement européen sera en session plénière – le ministre britannique chargé du Brexit, Steve Barclay. Une première rencontre à ce niveau politique depuis la fin des négociations en novembre sur l’accord de retrait.
Préciser les demandes
La réunion pourrait permettre de préciser les demandes britanniques, toujours «pas claires à ce stade», selon une source européenne.
Une nouvelle rencontre entre Theresa May et Jean-Claude Juncker est aussi prévue pour «avant la fin du mois de février», a annoncé la Commission.
La tâche de Theresa May jeudi s’annonçait difficile, de son propre aveu, tant les Européens ont averti à de multiples reprises que l’accord de retrait n’était pas renégociable. Mais tous continuent d’affirmer vouloir éviter le scénario redouté d’un Brexit sans accord le 29 mars.
Theresa May a répété jeudi qu’elle voulait des «modifications légalement contraignantes» de cet accord, afin de répondre aux «inquiétudes du parlement» britannique sur le backstop, le filet de sécurité imaginé pour éviter un rétablissement de la frontière entre les deux Irlandes.
Un point d’accord
Ce à quoi Jean-Claude Juncker lui a répondu, une nouvelle fois, que «les 27 ne rouvriront pas l’accord de retrait, qui est un compromis soigneusement équilibré entre l’UE et le Royaume-Uni, dans lequel les deux parties ont fourni des concessions importantes pour parvenir à un accord».
Seul point sur lequel les Européens sont prêts à des modifications: la déclaration politique qui accompagne l’accord de retrait dans laquelle il est possible d’être «plus ambitieux en termes de contenu et de rapidité en ce qui concerne la relation future» entre Bruxelles et Londres, selon le communiqué.
▅