Rebecca Ruiz: candidature et moralité
Les éloges pleuvent sur Rebecca Ruiz, mais les journalistes oublient un peu vite les suspicions qu’ils avaient eux-mêmes formulées à son encontre il y a peu. Elle a consenti à signer à son avantage personnel un contrat de travail et à être rémunérée pour un emploi fictif d’enseignante à Cossonay. Plus que la gravité objective, c’est la banalisation nonchalante de ce dysfonctionnement qui effraie. Mme Ruiz avoue sans rougir qu’elle était consciente de la supercherie. Elle se justifie en expliquant qu’elle n’était pas en position de refuser ce montage trompeur, qui lui a été proposé par sa cheffe. Mme Lyon minimise ce tour de passe-passe par les «besoins du terrain». Mme Ruiz estime qu’elle n’était pas responsable de la dérive de l’administration, mais elle l’a quand même signée! Si elle s’était sentie harcelée et entraînée contre sa volonté par sa collègue de parti, pourquoi n’a-t-elle pas réagi avec les outils qu’elle a développés elle-même aux frais de nos impôts? Pour le citoyen, il s’agit d’un faux dans les titres, violant au passage une directive concernant les contrats d’auxiliaires. Si, pour une chose aussi mineure, Mme Ruiz n’avait effectivement pas d’autre choix que de céder à la pression, qu’en sera-t-il lorsqu’elle présidera un gouvernement, où ces pressions seront cent fois plus fortes et les «besoins du terrain» immenses? Lorsqu’elle dirigera le DSAS, voudrions-nous de contrats de travail intitulés «médecin au CHUV» pour des camarades socialistes sans diplôme de médecine et détachés pour étudier l’histoire de la médecine dans une autre institution? Cherchons-nous encore plus de scandales politiques? Ne mettons pas le ver dans le fruit! Pour une fois, il est encore temps.
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