La gauche récupère-t-elle la grève du climat?
Après le sarcasme moqueur, les accusations. En effet, si les jours qui ont suivi la grève du climat du 18 janvier ont été marqués par les quolibets répétés de certains politiciens qui pensaient se dédouaner de toute responsabilité envers la jeunesse manifestante en discréditant celle-ci sur des arguments bancals, l’«après-2 février» semble placé sous le signe de l’accusation de récupération politique du mouvement par la gauche. L’explication de cette réaction dénigrante est simple: ces politiciens accusateurs, qui voulaient voir dans le 18 janvier une courte action d’éclat à laquelle les jeunes auraient participé «pour le style», ont compris le 2 février qu’il s’agissait là en réalité d’un véritable mouvement, prêt à durer dans le temps et demandant une réelle réponse politique. Le choc premier semble destiné à se répéter, alimentant leur peur de se voir dépassés, puis remplacés. C’est dans cette lignée que s’inscrit l’accusation de récupération politique, preuve nouvelle d’une certaine incompréhension: la grève du climat exige une réaction de la part du monde, et c’est ce qu’ont fourni certain.e.s politicien.ne.s, majoritairement de gauche peut-être, mais également de droite, comme en atteste la déclaration de soutien du Grand Conseil vaudois le 22 janvier dernier. […] Alors, que les politiciens réactionnaires révisent leurs positions: la défense du climat est un projet de longue haleine, pour lequel toutes les élues et tous les élus, par-delà les frontières partisanes, ne seront pas de trop.