Les courants réformateurs de l’islam
Votre article consacré à Zineb (LT du 07.01.2019) est révélateur de la montée de l’intolérance et du fanatisme dans le monde musulman. «Désacraliser la critique de l’islam» (pour reprendre les termes de Zineb) est devenu une activité risquée. Les musulmans réformateurs risquent les pires sanctions, plusieurs sont menacés de mort. Ainsi, l’écrivain algérien Kamel Daoud est frappé d’une fatwa d’un imam salafiste appelant à son exécution. Boualem Sansal, un autre écrivain critique, est menacé et insulté en Algérie. L’année passée, un Saoudien a été condamné à la prison car il avait milité pour l’abolition du système de la tutelle des hommes sur les femmes en Arabie saoudite. En Egypte, Ismaël Mohamed, un «pionnier de l’athéisme» qui affiche ses convictions sur les réseaux sociaux et YouTube, est menacé de mort. Ces intellectuels engagés représentent une proportion de plus en plus importante de musulmans qui commencent à ques- tionner les valeurs véhiculées par l’islam. Ils rejettent ouvertement certains enseignements islamiques et notamment la violence dans cette idéologie religieuse. Parmi les personnes actives dans ce courant, on peut citer chez nous Mohamed Hamdaoui, Saïda Keller-Messahli; en France, Abdennour Bidar s’élève contre «un discours de défense et de propagande politique d’un islam conservateur» (dans son livre Self islam).
▅