La secrétaire d’Etat rassure sur l’Europe
Pour l’une de ses premières prises de parole publiques, la secrétaire d’Etat à la science, Martina Hirayama, a rappelé que les programmes de recherche ne sont pas formellement liés à l’accord-cadre avec l’UE
La recherche suisse pourrait-elle rester ancrée dans les programmes européens de recherche, indépendamment de la discussion sur l’accord global avec l’UE? Martina Hirayama, la secrétaire d’Etat à la formation, la recherche et l’innovation entrée en fonction début janvier, a glissé cette idée ce jeudi à l’EPFL. Pour l’une de ses premières prises de parole en public, elle s’est exprimée durant le forum Forward, coorganisé par l’EPFL, Le Temps et PME Magazine.
«Il n’y a pas de lien juridique direct entre l’accord global et les programmes de recherche», a lancé la successeur de Mauro Dell’Ambrogio, avant d’ajouter, prudente: «Mais bien sûr, l’UE peut vouloir les lier.» C’est ce qui s’est produit en 2014, après l’acceptation de l’initiative sur l’immigration. La riposte de l’UE avait été immédiate, l’exclusion de la Suisse de l’actuel programme Horizon 2020 et d’Erasmus+. «Je peux comprendre l’insécurité qui règne en ce moment, tant dans les PME que dans les hautes écoles. Notez que jusqu’ici, nous avons trouvé des solutions pragmatiques. Et le but reste de pouvoir participer à part entière» aux programmes scientifiques ou d’innovation, affirme Martina Hirayama. Sans s’avancer davantage, la question étant désormais dans le camp politique.
S’agissant de la situation suisse, la nouvelle responsable décrit un pays «champion de l’innovation», tout en refroidissant le propos: «Nous nous reposons sur nos lauriers.» Il ne faut plus raisonner en nation, mais en régions comparables; ainsi, la Suisse domine les classements, elle est cependant suivie de près par la Bavière, le Bade-Wurtemberg ou l’Ontario. La concurrence s’accroît, prévient la secrétaire d’Etat. Laquelle ne plaide pas pour une «révolution» du secteur, mais une «évolution, moins spectaculaire, plus susceptible de nous faire avancer».
Importance de la formation professionnelle
A l’unisson de l’ancien conseiller fédéral de tutelle, Johann Schneider-Ammann, et sans doute du nouveau, Guy Parmelin, elle insiste sur la formation professionnelle, «la plus pratiquée après l’école obligatoire, qui est axée sur la pratique, et qui permet de créer un terreau pour nos futurs dirigeants».
Forward étant dédié aux PME, Martina Hirayama a voulu montrer leur importance dans le paysage de l’innovation. Par exemple, après les écoles polytechniques, les PME sont les deuxièmes participantes au dispositif européen Horizon 2020, avant les universités. L’UE, à nouveau.
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