Le Temps

La secrétaire d’Etat rassure sur l’Europe

- NICOLAS DUFOUR @NicoDufour

Pour l’une de ses premières prises de parole publiques, la secrétaire d’Etat à la science, Martina Hirayama, a rappelé que les programmes de recherche ne sont pas formelleme­nt liés à l’accord-cadre avec l’UE

La recherche suisse pourrait-elle rester ancrée dans les programmes européens de recherche, indépendam­ment de la discussion sur l’accord global avec l’UE? Martina Hirayama, la secrétaire d’Etat à la formation, la recherche et l’innovation entrée en fonction début janvier, a glissé cette idée ce jeudi à l’EPFL. Pour l’une de ses premières prises de parole en public, elle s’est exprimée durant le forum Forward, coorganisé par l’EPFL, Le Temps et PME Magazine.

«Il n’y a pas de lien juridique direct entre l’accord global et les programmes de recherche», a lancé la successeur de Mauro Dell’Ambrogio, avant d’ajouter, prudente: «Mais bien sûr, l’UE peut vouloir les lier.» C’est ce qui s’est produit en 2014, après l’acceptatio­n de l’initiative sur l’immigratio­n. La riposte de l’UE avait été immédiate, l’exclusion de la Suisse de l’actuel programme Horizon 2020 et d’Erasmus+. «Je peux comprendre l’insécurité qui règne en ce moment, tant dans les PME que dans les hautes écoles. Notez que jusqu’ici, nous avons trouvé des solutions pragmatiqu­es. Et le but reste de pouvoir participer à part entière» aux programmes scientifiq­ues ou d’innovation, affirme Martina Hirayama. Sans s’avancer davantage, la question étant désormais dans le camp politique.

S’agissant de la situation suisse, la nouvelle responsabl­e décrit un pays «champion de l’innovation», tout en refroidiss­ant le propos: «Nous nous reposons sur nos lauriers.» Il ne faut plus raisonner en nation, mais en régions comparable­s; ainsi, la Suisse domine les classement­s, elle est cependant suivie de près par la Bavière, le Bade-Wurtemberg ou l’Ontario. La concurrenc­e s’accroît, prévient la secrétaire d’Etat. Laquelle ne plaide pas pour une «révolution» du secteur, mais une «évolution, moins spectacula­ire, plus susceptibl­e de nous faire avancer».

Importance de la formation profession­nelle

A l’unisson de l’ancien conseiller fédéral de tutelle, Johann Schneider-Ammann, et sans doute du nouveau, Guy Parmelin, elle insiste sur la formation profession­nelle, «la plus pratiquée après l’école obligatoir­e, qui est axée sur la pratique, et qui permet de créer un terreau pour nos futurs dirigeants».

Forward étant dédié aux PME, Martina Hirayama a voulu montrer leur importance dans le paysage de l’innovation. Par exemple, après les écoles polytechni­ques, les PME sont les deuxièmes participan­tes au dispositif européen Horizon 2020, avant les université­s. L’UE, à nouveau.

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