Un non net, et des nuances
En repoussant l’initiative «Stop mitage» avec 63,7% des voix, soit nettement plus que prévu, les Suisses ont dessiné une carte relativement originale ce dimanche. Premier enseignement: pas de Röstigraben, ou presque. Les Romands, annoncés à la pointe du non, refusent finalement l’initiative du bout des lèvres, avec les Tessinois d’ailleurs, mais sans le Valais, ni les Vaudois, pour une fois dans la moyenne nationale. Les villes romandes sont même les seules à accepter l’initiative, alors que les métropoles alémaniques, annoncées plus favorables au texte, le rejettent assez nettement. Les records du non sont toutefois en périphérie: c’est bien l’Arc alpin qui refuse le plus nettement une initiative qui aurait pourtant eu relativement peu de conséquences pour lui – aux prises qu’il est déjà avec la Lex Weber. Au niveau local, on constate une gradation systématique entre les centres déjà densifiés, qui manquent d’accepter le texte, et les banlieues périurbaines, pourtant aux prises avec le mitage, qui rejettent fermement – un effet déjà connu de longue date entre celles et ceux qui veulent sauver le paysage et le cadre de vie d’endroits qu’ils ne font que visiter occasionnellement, et celles et ceux qui occupent ces espaces et cherchent à sauvegarder la possibilité de les valoriser: en somme, le conflit séculaire entre valeur d’usage et valeur foncière.
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