Coup de sifflet, fin du match
Le peuple a toujours le dernier mot. Mais Genève pourrait faire mentir cette conviction helvétique à la faveur du vote sur la laïcité de l'Etat. Mauvaise perdante, la gauche de la gauche promet en effet déjà de repartir au combat, armée de son nouveau projet de loi. Elle tient la bagarre dans les travées parlementaires en plus haute estime que l'armistice sortie des urnes. Tout se passe comme si cette force d'opposition ne travaillait qu'à la reconquête, au mépris des règles du jeu démocratique. L'autisme politique guette.
Si l'adhésion des Genevois à cette loi n'est pas massive, il est clair. Il sera peut-être même corrigé par la justice, puisque deux recours ont été déposés. Que les tribunaux estiment une disposition inconstitutionnelle et elle sera écartée sans états d'âme. Mais qu'on épargne au citoyen le pénible tableau d'un parlement qui, après déjà deux ans et demi de palabres, plongerait de nouveau dans l'agitation et le psychodrame, si la gauche gouvernementale devait se laisser séduire par la promesse d'une nouvelle offensive.
Certes, cette loi est imparfaite et chacun n'y trouvera pas son compte, qu'elle soit ou non corrigée par la justice. Mais qu'on le déplore ou qu'on s'en félicite, elle est le plus petit dénominateur commun entre les différentes tendances de la République. C'est le message des urnes, il serait bon de l'interpréter comme le coup de sifflet de l'arbitre.
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